Evolution de la dette belge (infographie)
Les risques pour la soutenabilité des finances publiques en Belgique apparaissent limités à court terme, malgré un déficit public belge qui est le plus élevé au sein de la zone euro et la hausse des taux d’intérêt, mais ces risques semblent en revanche élevés à moyen et long termes, estime le Conseil central de l’Économie (CCE) dans un récent rapport.
Le Conseil central de l’Économie est un organisme consultatif paritaire composé d’organisations patronales et syndicales. Il est notamment connu pour la publication du rapport sur la marge salariale qui traditionnellement donne le coup d’envoi des négociations bisannuelles pour la conclusion d’un accord interprofessionnel.
Dans un récent rapport, intitulé “État des lieux des finances publiques belges”, le CCE se penche sur la soutenabilité des finances publiques belges, soit la capacité à couvrir les dépenses publiques actuelles et futures par des recettes suffisantes pour éviter un dérapage de la dette publique. Pour ce faire, les soldes primaires structurels (c’est-à-dire le solde budgétaire hors charges d’intérêts) doivent permettre de payer des charges d’intérêt suffisantes sur la dette publique afin que le ratio d’endettement reste constant dans le temps.
Malgré une dette publique attendue à 108% du produit intérieur brut (PIB) en 2023 et un déficit public attendu à 5,8% du PIB en 2023, soit le plus élevé de la zone euro, et malgré des taux en hausse, qui vont sensiblement alourdir les charges d’intérêts, le CCE juge que “les risques à court terme pour la soutenabilité des finances publiques en Belgique restent limités.”
En effet, les finances publiques bénéficient notamment d’un allongement de l’échéance de la dette publique, ce qui atténue l’incidence de l’augmentation des taux d’intérêt à court terme.
En revanche, “les risques pour la soutenabilité de la dette semblent élevés à moyen et long terme”, poursuit le CCE qui pointe, entre autres facteurs, l’augmentation des dépenses, en particulier au niveau des pensions, liées au vieillissement de la population.
Dans ce contexte, le CCE juge que notre pays “a besoin d’un consensus interfédéral sur un objectif réaliste de niveau d’endettement à moyen terme.” Le CCE suggère même la conclusion d'”accords contraignants” entre les gouvernements fédéral et régionaux sur la contribution de chaque gouvernement à la réalisation de ce niveau d’endettement et sur le calendrier pour y parvenir. “Les efforts doivent tenir compte de la conjoncture économique et de la nécessité de disposer d’une marge de manoeuvre suffisante pour les investissements, notamment dans le contexte de la transition climatique”, conclut le CCE.