En Flandre, “l’art enfin omniprésent”

© PG//M. VERSTOCKT

Un nouveau décret impose que toute construction de bâtiment subsidiée à hauteur d’au moins 30% par les pouvoirs publics devra réserver une quote-part d’au moins 0,25 % de son budget à l’intégration d’oeuvres d’art.

Faire descendre l’art dans la rue en lui ouvrant l’espace public, la Flandre y avait pensé au siècle dernier déjà. Depuis 1986, un décret prévoit en effet qu’un certain pourcentage du coût de toute construction, en tout ou en partie à charge de la Communauté flamande, doit être consacré à l’intégration d’oeuvres d’art dans ces édifices. Même si quelques réussites en ont résulté, tel le dessin du sol de l’Ancienne Belgique ( photo), réalisé par Mark Verstockt, un spécialiste de l’art monumental disparu en 2011, ce décret était si mal ficelé que son application était souvent restée lettre morte. D’où ce nouveau texte, adopté à l’unanimité, qui impose de réserver désormais à l’art 1,5 % du coût des travaux lorsque celui-ci n’excède pas 1 million d’euros. Ensuite, les pourcentages deviennent dégressifs : 1% pour la tranche comprise entre 1 et 3 millions d’euros, 0,5% pour la tranche qui s’étend de 3 à 100 millions d’euros et 0,25% au-delà.

C’est à la fois beaucoup et peu, commente l’Open Vld Sven Gatz, ministre de la Culture. ” Beaucoup pour l’artiste qui reçoit ainsi un coup de pouce bienvenu et peu pour les maîtres d’oeuvre. Nous avons en effet veillé à rendre ce surcoût supportable pour eux, surtout si l’intégration de l’oeuvre d’art est pensée dès l’élaboration des plans plutôt que lors de la réalisation du gros-oeuvre. ” Des ponts aux écoles, la mesure s’applique à tout édifice auquel peut accéder le public, pourvu qu’il soit subsidié à 30% au moins. L’éventail des disciplines et des créateurs sera également élargi. ” Avant, on pensait surtout en termes de sculptures et on ne s’adressait qu’à des artistes déjà établis, poursuit le ministre. Aujourd’hui, d’autres formes d’expression peuvent entrer en ligne de compte, par exemple, les graffitis ou l’art digital. ”

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