Deux scénarios éoliens pour aider la Belgique à atteindre ses objectifs climatiques

Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Une étude du Bureau du plan témoigne de l’impact que peut avoir l’énergie éolienne en mer, avec des hubs couplés avec le Danemark et les Pays-Bas, pour obtenir la neutralité carbone en 2050.

Oui, l’énergie éolienne a le vent en poupe et pourrait contribuer de façon importante à réaliser en Belgique l’objectif de neutralité carbonique fixé pour 2050. Après l’annonce d’un investissement important pour un hub off-shore par la ministre fédérale de l’Energie, vendredi, le Bureau du plan publie une étude qui propose deux scénarios prouvant l’impact potentiel de cette énergie. A condition de collaborer avec d’autres pays, singulièrement le Danemark et les Pays-Bas.

Le Bureau fédéral du Plan (BFP) adopte, dans ce Working Paper, l’objectif européen de zéro émission nette à l’horizon 2050 et met l’accent sur la Belgique et le rôle des technologies pour atteindre cet objectif. L’étude analyse plus particulièrement le rôle que peut jouer l’éolien offshore dans le système belge. “Faut-il préciser que la zone économique exclusive (ZEE) de la Belgique se limite à 65 kilomètres de littoral sablonneux dont l’exploitation à des fins énergétiques ne peut être étendue indéfiniment son potentiel est estimé à 6 GW selon Wind Europe (2019), souligne le Bureau du plan. D’autres options existent toutefois.”

L’étude rappelle qu’n février 2021, la ministre fédérale de l’Energie a signé, avec son homologue danois, un accord de coopération portant sur les infrastructures énergétiques offshore. “Cette coopération ne semble être qu’un début”, précise l’étude. Qui se penche sur deux scénarios.

Le premier scénario prévoit l’installation d’un hub hybride offshore dans les eaux danoises, souligne l’étude. Des éoliennes d’une capacité totale de 3GW génèrent de l’électricité qui peut être fournie en complément à Belgique et au Danemark grâce à des interconnexions de 2 GW entre le hub et chaque pays (4 GW au total). Ce hub peut également servir d’interconnecteur et ainsi accroître l’offre totale d’électricité.”

Le second scénario inclut deux hubs hybrides: celui dans la ZEE danoise et l’autre dans les eaux territoriales des Pays-Bas, ajoute l’étude. La capacité éolienne installée sur le premier hub passe à10 GW et la capacité d’interconnexion passe à 8 GW au total. Quant au second hub, il se caractérise par une capacité éolienne installée de 15 GW et des liaisons avec le Royaume-Uni, la Belgique et les Pays-Bas”.

Ces deux pistes peuvent contribuer à la construction d’une offre décarbonnée, souligne le Bureau du plan.

Qui ajoute, toutefois: “Bien évidemment, ces hubs hybrides couplés à la capacité renouvelable intérieure ne suffiront pas à répondre à la demande totale d’électricité dès lors qu’il y aura toujours des périodes durant l’année où la production d’énergies renouvelables sera faible, la demande atteindra des pics et les importations seront insuffisantes. Pour ces périodes, il est nécessaire de disposer d’une forme de production à grande échelle, pilotable, décarbonée: c’est là que les centrales thermiques entrent en jeu. Elles ne fonctionne?ront pas de manière intensive (les facteurs de capacité seront peu élevés), mais elles s’avèrent indispensables dans le système du futurétant donné les hypothèses retenues pour le déploiement des SER.”

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