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Des attentats terroristes n’empêchent pas l’économie d’un pays d’avancer

C’est une question qui revient souvent dans la bouche de mes interlocuteurs : comment se fait-il que la population se fait des soucis, suite aux attentats de Paris et à l’attentat avorté de Verviers, et qu’en revanche la Bourse, ou mêmes les Bourses ne bronchent pas ou pas trop?

La question n’est pas anodine car après les attentats du 11 septembre 2001 et ceux plus tard de Londres et de Madrid, les Bourses avaient tremblé pendant quelques jours avant de se reprendre et de poursuivre leur trajectoire habituelle.

Mais 2015 n’est pas 2001, selon les propos accordés par l’économiste Nicolas Bouzou au Figaro, le risque terroriste a été intégré par les investisseurs et ils savent que si l’impact psychologique est énorme, l’impact économique est relativement faible. Par ailleurs, depuis le 11 septembre 2001, nos économies se sont déjà adaptées à ce risque : les primes d’assurance sont plus élevées, les transports aériens sont moins fluides que par le passé et les dépenses de sécurité publiques et privées sont également plus élevées.

Le risque terroriste a été intégré par les investisseurs et si l’impact psychologique est énorme, l’impact économique est relativement faible.

En fait, ce que dit Nicolas Bouzou, c’est que des vagues sporadiques d’attentats terroristes n’empêchent pas l’économie d’un pays d’avancer. C’est par exemple le cas d’Israël dit-il dont l’économie reste malgré tout plutôt florissante. Mais attention : dire qu’il n’y aura pas d’impact global ne veut pas dire qu’il n’y aura pas un impact local. C’est le cas par exemple des magasins parisiens qui auront vu leur période de soldes être perturbée. C’est sans doute aussi le cas des hôtels parisiens qui ont dû assister à des annulations de réservation.

Tout cela est vrai, mais comme le dit encore une fois l’économiste Nicolas Bouzou, cet impact est évidemment dommageable pour les commerçants concernés mais au niveau global, au niveau macroéconomique comme disent les experts, l’impact sera plus que marginal.

En revanche, l’impact sur nos dépenses sociales ne restera sans doute pas neutre. Pourquoi ? mais parce que l’armée, la police et la justice vont sans doute demander, et à raison, des moyens supplémentaires pour prévenir et lutter contre de futurs attentats. Or, les caisses des Etats sont vides en ce moment, et le mot d’ordre en Europe, c’est de réduire la dette publique.

Clairement, le danger, c’est de voir des dépenses sociales type pensions, par exemple, être mises à la diète pour compenser les transferts de budgets vers l’armée et/ou la police. Pour le moment, il ne s’agit là que d’un raisonnement, mais les semaines à venir nous diront s’il tient la route ou pas.

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