Un professeur de la VUB propose d’utiliser en première ligne et à titre préventif le dépisage du cancer par analyse de sang.
“En 2016, plus de 68.000 Belges ont découvert qu’ils étaient atteints d’un cancer ; 10 % d’entre eux sont de caractère héréditaire ou familial et auraient facilement pu être dépistés dans un stade antérieur par une simple prise de sang “, argumente Jacques De Grève, professeur à la VUB et médecin à l’UZ Bruxelles, qui propose dès lors de généraliser ce type de test à titre préventif.
Les cancers qui touchent par prédilection les seins, les ovaires, le côlon et la matrice sont en effet induits par une mutation de notre matériel génétique qui peut intervenir soit de notre vivant, soit être déjà présente dans notre ADN à notre naissance. Dans ce dernier cas, la probabilité de développer la maladie s’en trouve bien évidemment accrue.
Actuellement, le test sanguin de dépistage n’est pratiqué qu’en cas de suspicion lourde d’antécédents, explique Jacques De Grève, qui propose de généraliser ce type de test à qui le souhaite. ” Son coût a considérablement baissé au fil du temps, précise le professeur. Il est aujourd’hui sans commune mesure avec celui d’un traitement futur (par exemple une immunothérapie) et il est aussi simple à effectuer qu’un simple test pour le cholestérol. ” Pour un patient traité, 100 autres peuvent être screenés. Au niveau personnel, familial ou social, les bénéfices sont incommensurables. Concrètement, ce dépistage interviendrait en première ligne, c’est-à-dire chez le généraliste qui dirigerait ensuite les patients porteurs d’une anomalie génétique vers les spécialistes concernés. Formulée à la veille d’élections, la mesure pourrait-t-elle devenir un thème électoral ? Possible. Tous les partis flamands étaient en effet représentés au symposium Medisch Wereld au cours duquel cette idée avait été lancée.
