Déflation ? Non, désinflation !

© Frédéric Pauwels/Huma

Bonne nouvelle, les prix baissent ! Mauvaise nouvelle les entreprises tournent au ralenti. La demande s’étiole, les patrons licencient, les achats sont reportés et les prix baissent… C’est la spirale déflationniste, la mauvaise déflation … Heureusement l’Europe souffre de désinflation, et le meilleur est à venir.

Les économistes sont de plus en plus en plus nombreux à sonner l’alarme. L’inflation ne cesse de diminuer, 0,36% en mai dans notre pays. La déflation guète. Une spirale négative où les prix baissent, la demande s’amenuise, les entreprises tournent au ralenti, l’emploi trinque, bref le serpent se mord la queue. Un tableau pessimiste qui définit la mauvaise déflation, hors ce que nous connaissons actuellement c’est une baisse, certes sensible, de l’inflation. Pas de quoi crier au loup, selon cet économiste, comme certains le font.

Interview d’Etienne de Callataÿ, économiste en chef de la Banque Degroof

“Je pense qu’ils ont tort et qu’ils sont en retard sur les faits, pcque l’économie européenne et particulièrement l’économie belge ont tendance à s’améliorer. Ils auraient peut-être eu raison il y a un an mais n’oublions pas que l’inflation est un indicateur retardé de la conjoncture. C’est parce qu’hier ça n’allait pas bien qu’il y a eu une augmentation du chômage et donc une absence de pression sur les salaires et donc sur le pouvoir d’achat des ménages et donc une faiblesse de la progression des prix.”

Reprise économique aidant, la courbe devrait donc s’inverser sous peu et l’inflation repartir de l’avant. Si la BCE, attendue au tournant par beaucoup, agit lors de sa prochaine réunion, ce serait donc plutôt pour des raisons psychologiques.

“En fait aujourd’hui, sur la base de l’amélioration conjoncturelle sous-jacente, à dire vrai il n’y aurait pas vraiment de raison de donner un coup de pouce additionnel à l’activité économique. Mais, elle redoute que les ménages puissent penser qu’il y aurait de la déflation, parce que cela, même si c’est pour de mauvaises raison, même s’il n’y avait pas lieu d’avoir cette peur-là, et bien si cette peur arrive elle peut avoir des effets négatifs parce qu’elle aurait ces fameux effets auto-réalisateurs.”

Les marchés, en outre, tablent une action de la BCE. Agir permettra de les rassurer mais aussi par ricochet de faire pression sur l’euro.

“Si elle ne faisait rien ce serait une déception avec à la clé un possible effet notamment sur le taux de change, un relèvement du cours de l’euro ce qui en fait serait mauvais puisque nous aurions ainsi un handicap de compétitivité”

Une hausse de l’euro qui alimenterait par ailleurs les craintes déflationnistes puisque les produits importés, eux, coûteraient moins chers. De quoi alimenter ou susciter la peur des ménages, et c’est justement ce que la BCE tentera d’éviter en baissant soit ses taux ou en prenant des mesures de quantitative easing.

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