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Définitivement, le négativisme vend plus que les bonnes nouvelles

Lire la chronique d' Amid Faljaoui Amid Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta.

Je ne vais sans doute pas me faire des amis dans les médias ni auprès des amateurs de réseaux sociaux, mais quand on nous annonce qu’une catastrophe a été évitée, c’est uniquement pour nous parler d’une autre qui nous attend au coin de la rue.

Le négativisme vend plus que les bonnes nouvelles. Mais si en ce début d’année, on remerciait le ciel (ou qui vous voulez) en se disant que tout n’est pas nécessairement noir ? Je vous donne des exemples simples glanés ici ou là dans l’actualité récente. Les lecteurs de cette chronique économique sont situés en Belgique, mais aussi au Grand-Duché du Luxembourg et au nord de la France. Dans ces 3 pays, le citoyen devrait se réjouir que les taux d’intérêt hypothécaires soient à taux fixes très majoritairement. Pourquoi ? Mais parce qu’avec l’inflation, les taux sont inférieurs au taux de l’inflation. Alors que si vous étiez britanniques et soumis au matraquage de la publicité des taux variables, vous auriez – comme c’est le cas aujourd’hui pour 800.000 personnes -, un taux d’emprunt immobilier qui va doubler cette année lors du renouvellement obligatoire de leur emprunt à un nouveau taux de marché. Merci qui ? Merci le régulateur belge, français et luxembourgeois.

Deuxième autre bonne nouvelle, nous ne sommes pas au Brésil ni à Washington. Nous devrions remercier le ciel de ne pas avoir quelques fous furieux qui envahissent et saccagent nos parlements pour contester une élection. Merci qui ? Merci aux citoyens tempérés européens et aux médias européens qui ne jouent pas la polarisation entre les citoyens. Autre exemple : on nous a prédit la fin du monde avec des prix du gaz qui allaient nous mettre KO définitivement. Il est vrai qu’après l’invasion russe de l’Ukraine, le gaz a atteint la barre des 350 euros. Aujourd’hui il tourne autour des 70 euros, soit le niveau d’avant l’invasion de l’Ukraine. Grâce à quoi ? Mais parce que l’offre s’est ajustée au ralentissement économique, ensuite parce que nous avons eu et avons encore des températures clémentes et que les stocks sont au plus haut. Bien entendu les Cassandre n’aiment pas perdre et ils nous disent donc que l’horreur, ce n’est pas l’hiver 2022, mais celui de 2023. En attendant, savourons le fait que les experts en fins du monde se soient une fois de plus plantés. Idem d’ailleurs pour les puces ou si vous préférez les semi-conducteurs.

Après l’Ukraine, on nous a révélé que ce sera autour de Taïwan d’être envahi et que nous n’aurons plus de puces, car elles sont partout dans nos équipements électroniques et nos voitures. Or, ces puces sont majoritairement fabriqué à Taïwan. Résultat : le prix de ces puces a explosé. Mais depuis lors, on en parle plus. En effet, le prix des puces a chuté, parce que les Etats-Unis, l’Europe, la Chine se sont mis à construire des usines à puces. Et comme l’économie est au ralenti, il y a trop de puces sur le marché et les prix s’effondrent.

Mais de ça, personne ne parle, car une bonne nouvelle n’est pas vendeuse. Comme me le disait un ami un peu philosophe, pour changer sa vie, il faut parfois changer ses pensées. J’espère avoir contribué modestement à ce changement avec ces quelques nouvelles positives.

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