Début de l’embargo de l’Union européenne sur le pétrole brut russe

Ursula von der leyen © Belga

Adopté par l’UE, les pays du G7 et l’Australie, le plafonnement des prix du pétrole russe entre en vigueur à partir de ce lundi. Il vise à restreindre les revenus de la Russie tout en s’assurant qu’elle continue à alimenter le marché mondial.

Le mécanisme adopté prévoit donc que seul le pétrole vendu à un prix égal ou inférieur à 60 dollars le baril pourra continuer à être livré, et qu’au-delà, il sera interdit pour les entreprises basées dans les pays de l’UE de fournir les services permettant le transport maritime (négoce, fret, assurance, armateurs, etc.). De fait, les pays du G7 fournissent les prestations d’assurance pour 90% des cargaisons mondiales et l’UE est un acteur majeur du fret maritime – d’où leur capacité à répercuter ce plafonnement sur le pétrole livré à la majorité des clients de la Russie à travers le monde, un pouvoir de dissuasion crédible. Cet embargo va contribuer à réduire de 40% les exportations de brut russe.

En février, de nouvelles sanctions, toucheront les produits pétroliers transformés, comme le diesel.

Un plafond révisable

Le plafond sera réexaminé dès mi-janvier, puis tous les deux mois, avec la possibilité de la modifier selon les évolutions des cours -avec le principe que le plafond soit fixé à un niveau inférieur d’au moins 5% au prix moyen du marché. Toute révision nécessitera l’accord des pays du G7, de l’Australie et de l’ensemble des Vingt-Sept.

Une décision critiquée par Zelensky

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a critiqué samedi ce plafonnement du prix de baril de pétrole russe à 60 dollars, estimant qu’il ne s’agissait pas d’une décision sérieuse”, Kiev suggérant un prix deux fois plus bas.

“Ce n’est pas une décision sérieuse de fixer une telle limite pour les prix russes, ce qui est tout à fait confortable pour le budget de l’État terroriste”, a-t-il affirmé, selon les services de la présidence.

Le cours du baril de pétrole russe (brut de l’Oural) évolue actuellement autour de 65 dollars, soit à peine plus que le plafond européen, impliquant un impact limité à court terme.

La Russie n’acceptera pas le plafonnement du prix de son pétrole

“Nous n’accepterons pas ce plafond”, a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, cité par les agences russes. Il a toutefois affirmé que Moscou s’était “préparé” en amont “pour un tel plafond”, sans donner plus de détails.

L’Ukraine, de son côté, prédit la destruction de l’économie russe grâce au plafonnement du prix de son gaz

L’économie russe “sera détruite” par l’introduction prochaine du plafonnement du prix de son baril de pétrole à 60 dollars, après l’accord scellé par les pays de l’UE, du G7 et de l’Australie, a affirmé samedi la présidence ukrainienne.

“Nous atteignons toujours notre objectif et l’économie de la Russie sera détruite, et elle paiera et sera responsable de tous ses crimes”, a indiqué sur Telegram le chef de cabinet de la présidence ukrainienne, Andriï Iermak, selon qui “il aurait toutefois fallu abaisser (le prix plafond) à 30 dollars pour la détruire plus rapidement”.

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