De Croo garde un “sentiment positif” de son séjour à Davos

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La visite du Premier ministre belge Alexander De Croo au Forum économique mondial lui aura inspiré un “sentiment positif”, a-t-il déclaré mercredi à l’issue de celle-ci. D’une part, il constate un optimisme prudent sur l’état de l’économie chez ses interlocuteurs. D’autre part, il entrevoit des percées majeures dans la politique industrielle en Europe.

ArcelorMittal, Johnson&Johnson, Novartis, Estée Lauder, AB InBev, Volvo, Engie… Le Premier ministre s’est entretenu avec de nombreux chefs d’entreprises qui sont établies en Belgique, représentant un total de 27.500 emplois. “Les participants ont beaucoup apprécié la qualité du personnel belge, le multilinguisme, l’accessibilité de nos universités et notre politique énergétique”, a déclaré le Premier ministre. Il a fait référence à la fois à la décision de prolonger certaines centrales nucléaires et aux vastes projets éoliens en mer du Nord. L’indexation automatique des salaires en Belgique a bien été évoquée lors de ses entretiens, selon M. De Croo, “mais seulement de manière indirecte (…). En général, les gens considèrent toujours la Belgique comme un pays à forte valeur ajoutée”.

Un optimisme prudent

L’ambiance générale à Davos était marquée par un optimisme prudent quant au cycle économique. “Il y a une certaine confiance dans le fait que l’Europe maîtrise la crise (…) Plusieurs chefs d’entreprise, comme ceux de Trafigura (principal actionnaire du producteur de zinc Nyrstar, NDLR) et du producteur d’acier ArcelorMittal, ont noté qu’ils produisaient même davantage, même si l’environnement reste difficile.”

Le Premier ministre belge a également fait référence à la présidente de la BCE, Christine Lagarde, qui a noté que l’Europe a connu des taux de croissance plus élevés que les États-Unis l’année dernière, et que l’emploi est plus élevé que jamais. “Nous avons parfois tendance à être trop négatifs”, estime M. De Croo.

La loi américaine sur la réduction de l’inflation (IRA) au coeur des débats

En outre, le Premier ministre s’est également montré positif quant à la réponse européenne à la loi américaine sur la réduction de l’inflation (IRA), un programme de subventions massives par lequel le gouvernement américain entend stimuler son économie verte. “Ces derniers mois, en termes de politique énergétique et de politique industrielle, le travail a été difficile en Europe. Mais maintenant, tous les pays européens semblent avoir compris l’enjeu”, a déclaré M. De Croo. Les détails du plan européen de soutien à l’industrie devront être discutés lors du prochain Conseil européen. Dans le même temps, il a répété qu’il ne fallait pas se lancer dans une surenchère de subventions. “Ce ne serait pas une bonne chose”, a-t-il déclaré.

Les chefs d’entreprise présents à Davos ont également appelé à une réponse européenne à l’IRA. “C’est un éléphant dans la pièce”, a déclaré Ilham Kadri de Solvay, l’entreprise chimique belge qui a également une forte présence aux États-Unis. Selon elle, cet IRA n’est pas forcément une mauvaise nouvelle pour l’Europe, car il pourrait conduire à une “renaissance industrielle”, à une revitalisation de l’économie européenne. Ce faisant, elle a également appelé l’Europe à ne pas fermer ses frontières.

Le CEO d’ArcelorMittal a lancé un appel similaire en faveur d’un régime de subventions européen de la même ampleur, “car autrement, les opérations seront délocalisées”. “Je suis plein d’espoir, un changement de mentalité est en train de se produire”, selon Aditya Mittal.

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