Climat: l’effondrement économique menace les pays les plus pauvres

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Les pays vulnérables les plus affectés par les conséquences du réchauffement climatique pourraient voir leur PIB par habitant s’effondrer de plus de 80%, selon un rapport publié lundi à l’occasion de la COP26.

Sur 65 pays étudiés (membres des groupes représentant à la COP les pays pauvres et les petites îles menacées) par l’ONG Christian Aid, la chute médiane du PIB par tête serait de 19,6% en 2050 sur la trajectoire actuelle de réchauffement, et de 63,9% à la fin du siècle.

Si l’objectif idéal de l’accord de Paris de maintenir le réchauffement à +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle était atteint, ces chiffres passeraient à 13,1% de chute du PIB en 2050 et 33,1% en 2100.

Mais pour 6 des 10 pays les plus affectés cette baisse dépasserait 80% à la fin du siècle dans le pire des scénarios. Et 20% en 2050 dans le meilleur cas.

Huit des ces dix pays sont situés en Afrique et deux en Amérique du Sud. Dans l’ordre décroissant d’impact et selon les deux scénarios (limitation du réchauffement à +1,5°C, tendance actuelle) voici les pertes qu’ils pourraient subir:

Soudan : 2050 -22,4%/-32,4% 2100 -51,6%/-83,9%

Mauritanie : 2050 -22,2%/-32,2% 2100 -51,5%/-83,8%

Mali : 2050 -22,1%/-32% 2100 -51,1%/-83,6%

Niger : 2050 -22%/-31,9% 2100 -50,7%/-83,1%

Burkina Faso : 2050 -21%/-30,6% 2100 -49,2%/-81,8%

Tchad : 2050 -20,6%/-30% 2100 -48,4%/-81,1%

Djibouti : 2050 -19%/-27,8% 2100 -45,6%/-78,3%

Suriname : 2050 -18,6%/-27,2% 2100 -44,6%/-77,4%

Guyana : 2050 -16,4%/-24,2% 2100 -40,2%/-72,4%

Guinée : 2050 -15,9%/-23,5% 2100 -39,7%/-72,1%

“Ces pertes économiques pharamineuses soulignent le besoin urgent d’un mécanisme pour répondre aux questions de pertes et préjudices (…) Les dirigeants des pays riches ne peuvent plus traîner des pieds sur cette question à la COP26″, écrit Christian Aid en introduction à ce rapport.

L’évaluation a été réalisée sur la base d’un modèle économétrique mettant en relation croissance et augmentation des températures, utilisé dans de précédentes études publiées par la prestigieuse revue Nature.

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