Ivan Vandermeersch

Chers négociateurs du gouvernement: les priorités technologiques de la Belgique doivent être orientées!

Ivan Vandermeersch Ivan Vandermeersch est Secrétaire général de la BAM (Belgian Association of Marketing)

Les retards causés par COVID-19 dans l’octroi de licences pour le spectre 5G creusent le fossé entre les précurseurs et les retardataires du numérique. La Belgique doit maintenant se tenir sérieusement à jour pour rester parmi les précurseurs, demain, dans un monde post-COVID-19, non seulement en tant que client, mais aussi en tant qu’innovateur international et fournisseur de services avec la 5G.

La Belgique sera numérique ou ne sera pas. Nos négociateurs gouvernementaux doivent s’en rendre compte. Maintenant.

En tant que leader de la révolution numérique, la Belgique doit avoir un Chief Technology Officer.

L’actuel Chief Technology Officer des États-Unis, un poste créé en avril 2009 par le président Barack Obama et laissé vacant pendant deux ans par son successeur, avant de réaliser l’importance cruciale du poste, “encourages the development of emerging technologies in the United States, empowers American companies to commercialize and adopt new technologies, and improves and expands access to the tools necessary for Americans to succeed in the 21st century economy. He is also responsible for aligning the development of new technologies with the Administration’s priorities, including standing up for the American worker, defending American innovations abroad, and protecting the safety and security of the American people” (White House).

Dans cette logique, nous devrions avoir une femme ou un homme délégué par le Premier ministre pour prendre en charge les consultations entre les différents niveaux politiques et faire rapport au Conseil des ministres. Après tout, en ce qui concerne la fragmentation des pouvoirs, le numérique – avec le 5G au sommet – est à la même enseigne que notre système de santé. En Belgique aussi, il est urgent de rendre le gouvernement fédéral plus réactif et plus efficace en termes de technologie appliquée.

Le Chief Technology Officer belge doit être une femme ou un homme ayant une expertise et une autorité, capable de mettre en cohérence tous les acteurs de l’économie numérique : syndicats, employeurs, etc. Transformer, connecter et diriger sont ses missions les plus importantes. Il doit également être quelqu’un qui rassemble les acteurs économiques autour de plusieurs questions d’actualité importantes telles que les directives et la législation portant sur la 5G, la gestion de l’internet, l’intelligence artificielle, etc. Dans cette fonction, il serait assisté par un cabinet d’experts. En outre, cette personne devrait également être l’ambassadeur numérique de la Belgique à l’étranger. Elle doit être invitée au Conseil des ministres lorsque les questions numériques figurent à l’ordre du jour.

Après tout, les technologies sont indispensables à l’essor du pays.

Les lieux de travail sans frontières et le travail à distance sont la nouvelle norme. Les consultations médicales en ligne sont de plus en plus populaires par rapport aux visites chez le médecin. Les administrations devront répondre plus rapidement et de plus en plus souvent sans contact à la demande du “citoyen smartphone”.

La saisie rapide des données provenant des capteurs pour contrôler les machines à distance est également indispensable pour nos hôpitaux et nos usines du futur. Et surtout pour la nature, notamment pour surveiller et ajuster la consommation d’énergie et d’eau dans les villes intelligentes. Egalement dans les foyers connectés.

La technologie cellulaire est l’épicentre de cette évolution en raison du large éventail d’appareils qui seront connectés à l’Internet des Objets, et le volume du trafic de données mobiles va exploser.

Avec des vitesses jusqu’à 200 fois supérieures à la 4G, la 5G est la ligne de vie des appareils qui doivent plus que jamais communiquer sans fil avec l’internet, comme les machines connectées, les voitures, les capteurs, les compteurs, l’électronique grand public, les terminaux de paiement, les systèmes ICT intégrés aux accessoires personnels, les “wearables” et les implants.

Le smartphone devient la clé électronique pour accéder à la société numérique. Téléphoner avec elle devient secondaire.

La 5G est le catalyseur des promesses de la quatrième révolution industrielle.

Au cours de chacune des révolutions industrielles, la Belgique s’est forgée une réputation mondiale d’économie innovante, efficace et attrayante. Cela devrait continuer à être le cas. Avec la production de fonte, de fer, d’acier et de charbon, ou pour la puissance des machines à vapeur la Belgique était, entre 1840 et 1900, la deuxième superpuissance industrielle du monde. Plus tard, grâce à nos infrastructures de transport routier, ferroviaire et fluvial, l’industrie a prospéré au XXe siècle dans des domaines aussi divers que l’acier, le textile, le raffinage du pétrole, les produits chimiques, l’agroalimentaire, les produits pharmaceutiques, la construction automobile, l’électronique et la mécanique. Regardons également le nombre des nouvelles découvertes et technologies qui ont révolutionné notre vie quotidienne trouvant leur origine dans les travaux des scientifiques belges : Gramme, Solvay, Baekeland, Van Beneden, Cailliau, etc. Nous avons une tradition de faire des affaires et d’exporter nos connaissances dans le monde entier. Il faut que cela reste ainsi. Le nombre de connexions 5G devrait atteindre 1 milliard d’ici la mi-2023 dans le monde entier. Et les opérateurs chinois ont atteint le plafond de 100 millions d’abonnés 5G le mois dernier. La course pour la 5G a démarré.

L’ambition dans le domaine du numérique est une nécessité absolue pour le redémarrage de notre économie.

Dans le désert numérique européen, la Belgique doit devenir l’épicentre d’un univers de quatre milliards d’habitants connectés numériquement. Si nous ne mettons pas la barre haute, nous terminerons dans la boue. Le 5G est mentionné spécifiquement et noir sur blanc comme l’une des priorités technologiques et des initiatives stratégiques du Chief Technology Officer des États-Unis. Notre pouvoir fédéral doit également être aussi audacieux que précis.

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