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Chantage et scandale sexuel: pourquoi Donald Trump pourrait être à la manoeuvre dans l’affaire Bezos

Lire la chronique d' Amid Faljaoui Amid Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta.

Amid Faljaoui, notre chroniqueur éco, a décidé de nous parler aujourd’hui de Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon, le géant mondial de l’e-commerce. Un Jeff Bezos qui a décidé de ne pas baisser son pantalon à cause d’un chantage sexuel dont il est la victime et qu’il soupçonne d’être commandité indirectement par la Maison Blanche, voire par les Saoudiens.

Aux Etats-Unis, c’est un cocktail détonant qui fait la Une des médias en ce moment. Dans ce cocktail, on retrouve des SMS à caractère sexuel, des photos du sexe de Jeff Bezos, le patron d’Amazon et homme le plus riche du monde, l’ombre de Donald Trump et même des allusions à l’Arabie Saoudite et à l’assassinat en Turquie de ce journaliste saoudien dissident.

Pour comprendre ce mic-mac, il faut faire un bref retour en arrière. En janvier, le public apprend que Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon, se sépare de son épouse après 35 ans de mariage. Dès que l’information a été connue, un journal à sensation américain – National Enquirer – publie sur 11 pages le visage de la maîtresse de Jeff Bezos, Lauren Sanchez, une ancienne animatrice de la chaine de télévision FOX. Mais ce journal à scandale publie aussi les SMS fougueux que se sont échangés les deux amoureux et quelques photos volées prises par des paparazzis américains. Ni une, ni deux, Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon, est fâché et demande à un détective privé de découvrir l’origine des fuites : comment le National Enquirer a-t-il pu se procurer des SMS privés ?

Voilà comment aux Etats-Unis, le héros du moment est un multimilliardaire dont la photo de son pénis est au centre d’une affaire d’Etat ou presque. Les uns en riront de bon coeur, et les autres se diront que l’Amérique est tombée bien bas.

Au fil de cette enquête, Jeff Bezos en arrive à découvrir que le patron de ce journal à scandale est un ami proche de Donald Trump, et il finit par penser que Donald Trump est en quelque sorte à la manoeuvre.

Pourquoi ? Parce que Jeff Bezos est aussi propriétaire du Washington Post, un quotidien américain très respecté et qui ne ménage pas ses critiques à l’égard du président américain. Le Washington Post est aussi très critique à l’égard de l’Arabie Saoudite et notamment dans le cadre de cet assassinat à Istanbul d’un journaliste saoudien dissident et dont tout porte à croire que son assassinat a été commandité au plus haut niveau de l’Etat saoudien.

Bref, je vous passe les détails, mais aussitôt que le patron du National Enquirer est au courant de cette enquête réalisée par le détective privé de Jeff Bezos, il envoie plusieurs mails par avocats interposés pour demander au patron d’Amazon de reconnaitre publiquement qu’il n’y a aucune manipulation politique de la part de ce journal à scandales.

Et mieux encore, en plus de cette demande, il y a une menace : si vous ne le faites pas, nous dévoilerons 9 photos dont plusieurs “dick pictures”, le terme américain pour dire qu’ils publieront les photos du sexe de Jeff Bezos que ce dernier a envoyé par smartphone à sa maîtresse. Là encore, ni une, ni deux, l’ancien trader qu’a été Jeff Bezos garde son calme et publie lui-même un texte public dans lequel, il dévoile tous les échanges de mails avec ce journal à scandale, y compris donc le fait qu’il a envoyé des SMS et des photos sexuelles.

Bref, il ne cède pas au chantage et coupe l’herbe sous le pied de ce journal à scandales. Comme le dit Jeff Bezos, si lui l’homme le plus riche du monde, ne peut pas résister à ce genre de chantage qui peut le faire ?

Voilà comment aux Etats-Unis, le héros du moment est un multimilliardaire dont la photo de son pénis est au centre d’une affaire d’Etat ou presque. Les uns en riront de bon coeur, et les autres se diront que l’Amérique est tombée bien bas.

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