Bruxelles a un marché “étendu”, de nombreux diplômés, mais souffre de sa piètre qualité de vie

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Des économistes de la Banque nationale ont comparé Bruxelles à d’autres métropoles équivalentes comme Stockholm, Lyon ou Rotterdam. Leur constat est nuancé, mais édifiant.

La performance économique de la Région de Bruxelles-Capitale est habituellement comparée à celle de régions parfois très vastes (comme l’Andalousie) ou principalement rurales (Champagne-Ardennes). Un non-sens, pour des économistes de la Banque nationale de Belgique, qui ont entrepris de la comparer à d’autres “métropoles performantes” comme Stockholm, Lyon ou Rotterdam. Leur travail compilé dans un article a été présenté mardi lors d’un webinaire.

Examinée en tant que métropole, Bruxelles englobe 4.824 km2 et 3,3 millions de personnes, contre 161 km2 et 19 communes dans la Région de Bruxelles-Capitale. En effet, chaque zone métropolitaine comprend la ville même et toutes les communes dont au moins 15 % des travailleurs s’y rendent pour travailler. La région métropolitaine bruxelloise se compose de sept arrondissements: la Région de Bruxelles-Capitale (constituant le centre), Hal-Vilvorde, Louvain, Nivelles, Alost, Ath et Soignies, explique l’article de la BNB.

Concernant les performances économiques, les auteurs observent que le produit intérieur brut (PIB) par habitant est plus élevé que la médiane d’autres zones métropolitaines européennes, mais il est loin du top 3 auquel les statistiques régionales nous ont habitués (données de 2019). En outre, la croissance du PIB par habitant n’a été que médiane sur la période 1997-2019 et en retrait par rapport aux riches régions métropolitaines performantes comme Paris, Lyon, Amsterdam, Rotterdam, Munich, Luxembourg, Stockholm, Helsinki et Copenhague.

Une des plus congestionnées

En termes de compétitivité, par rapport aux autres métropoles et à ces métropoles performantes, Bruxelles dispose d’un marché potentiel “étendu et riche”, d’une large réserve de personnes ayant un diplôme de l’enseignement supérieur et est accessible en moins d’une heure et demie pour un grand nombre de personnes habitant dans un rayon de 120 km. En revanche, son marché du travail est moins efficient, la formation et l’innovation y sont moins développées, et la qualité des institutions y est moindre.

Sur le plan de l’attractivité, la qualité de vie était également perçue en 2019 comme moindre à Bruxelles par rapport aux métropoles performantes et Bruxelles fait partie des métropoles les plus congestionnées de l’Union européenne.

“La gestion de la relation entre la Région de Bruxelles-Capitale et sa périphérie, définie comme une zone de navette, nécessite une coordination entre ce gouvernement et/ou les autorités de la Communauté flamande, de la Communauté française, de la Région wallonne et du pouvoir fédéral. Le regain d’intérêt pour le Comité de concertation (Codeco) depuis le début de la pandémie est une évolution favorable”, note l’article.

Les auteurs ont remarqué que les métropoles qui sont performantes sur le plan économique ont maintenu dans la durée une stratégie de développement coordonnée entre le secteur privé et les différents niveaux de pouvoir et pris en compte la relation entre le centre et la périphérie. Cela est utile notamment dans les domaines de l’aménagement du territoire et du transport, disent-ils.

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