Brexit: “Tant qu’ils n’en sont pas sortis, tout est possible encore”

Michel Barnier. © AFP

Le Royaume Uni a jusqu’au 31 décembre 2020 pour changer d’avis et décider de rester dans le marché unique et l’Union douanière, a assuré le négociateur de l’UE Michel Barnier dans un entretien publié mercredi par le quotidien belge Le Soir.

Cela lui permettrait de négocier une meilleure relation avec l’Union européenne après son départ, selon lui.

Le Royaume-Uni a plusieurs fois affirmé qu’il quitterait le marché unique et l’Union douanière au moment du Brexit.

Mais “si les Britanniques souhaitent modifier leurs lignes rouges, nous modifierons les nôtres en conséquence”, a souligné Michel Barnier dans cet entretien.

“Je n’entends pas cela aujourd’hui, mais tout est possible, il n’y a pas de dogmatisme”, a-t-il ajouté.

Les Britanniques vont quitter l’UE le 30 mars prochain. “Mais ils ne sortent pas du marché unique ni de l’Union douanière avant le 31 décembre 2020”, a-t-il observé, date probable de la fin de la période de transition de 21 mois visant à atténuer les effets négatifs du Brexit.

“Tant qu’ils n’en sont pas sortis, durant la période de transition, tout est possible encore”, a-t-il insisté.

La nouvelle relation entre le Royaume Uni et l’UE pourrait alors être le modèle choisi par la Norvège, a-t-il expliqué.

La Norvège a accès au marché intérieur de l’UE, mais elle n’a aucun pouvoir de décision. Elle doit respecter la législation de l’UE concernant le marché unique, verser une contribution financière pour son développement et respecter les quatre libertés (libre circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes). Ces obligations sont rejetées par les partisans du Brexit.

Au stade actuel de la négociation, “compte tenu des lignes rouges britanniques, ce qui en découle sera un accord de libre-échange du type de ceux que nous avons conclus avec le Canada, la Corée ou le Japon”, a expliqué Michel Barnier.

Malgré des avancées et un accord préliminaire sur les conditions du divorce, Michel Barnier rappelle que les négociations en cours pour le retrait du Royaume uni ne sont pas terminées.

Les deux points de blocage à résoudre avant le mois d’octobre sont “la gouvernance de l’accord, et une solution opérationnelle pour l’Irlande qui protège les accords du Vendredi Saint (mettant fin aux violences en Irlande du nord ndlr) et respecte l’intégrité du marché intérieur”.

“Ce qui crée le problème en Irlande, c’est la décision du Royaume-Uni de quitter l’UE, mais aussi de quitter ce qu’il n’est pas obligatoire de quitter, c’est-à-dire le marché unique et l’Union douanière”, a-t-il insisté.

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