La France et le Luxembourg ont lancé des plans de relance pour l’achat de voiture et soutenir le secteur. L’Allemagne devrait faire des annonces. En Belgique, des propositions sont en préparation pour contrer un net recul des intentions d’achats.
Des primes à l’achat de voitures ? Le secteur automobile l’espère. Une récente enquête indique que les intentions d’achats des automobilistes, en Belgique, ont reculé de 31% avec la crise du Covid-19.
Le sondage a été mené pour le compte des fédérations Febiac (importateurs d’autos) et Traxio (distribution et réparations) par un département de l’UCLouvain, SMCS, auprès de 2.471 automobilistes, en mai. L’étude indique que 53% des personnes sondées parlent de reporter leur décision d’achat, 12% ont renoncé à un achat, 9% ont changé leur projet d’acquérir une auto neuve et s’orientent vers l’occasion.
Les décisions françaises et luxembourgeoises
Conscients du risque d’une chute des ventes d’autos, plusieurs pays ont lancé des incitants, ou ont amélioré ceux qui préexistaient.
La France a annoncé des aides à l’achat de véhicules, 7.000 euros pour des voitures électriques, 2.000 euros pour des hybrides rechargeables.
L’Allemagne devrait bientôt en annoncer.
Le Grand-Duché de Luxembourg a lancé un plan de relance qui prévoit une prime de 8.000 euros pour l’achat de voitures électriques commandées entre le 11 mai 2020 et le 31 mars de l’an prochain, et une prime de 2.500 euros pour des hybrides rechargeables. Le Grand-Duché a aussi augmenté les primes pour les vélos et les pédelecs.
Limiter la chute des immatriculations à 400.000
En Belgique, Febiac et Traxio se concertent sur le sujet. “Anticipant un marché des voitures particulières neuves en baisse de 35% pour l’année suite à la situation dans laquelle nous plonge la crise du Covid-19, Febiac, Traxio et Renta travaillent à une proposition de plan de relance verte pour espérer garder les immatriculations au-dessus de la barre des 400.000 unités” dit Philippe Dehennin, président de Febiac. Le niveau actuel des immatriculations d’autos neuves dépasse les 500.000 autos.
Febiac et Traxio souhaitent aussi qu’un plan de relance du secteur intègre des incitants pour les voitures d’occasion, qui forment la majorité des immatriculations.
Ne pas tout miser sur l’électrique
Dans le passé la Belgique a organisé des incitants pour l’achat de véhicules propres, y compris des diesels. Aujourd’hui l’exercice est plus délicat à répéter car le dieselgate est passé par là. Les incitants tendent plutôt à privilégier les autos électriques et les modèles hybrides rechargeables. Sans parler de la réticence à trop encourager l’automobile, perceptible dans les décisions récentes prises à Bruxelles et d’autres villes pour pousser l’usage du vélo, afin de freiner le retour des embouteillages.
La fédération européenne des constructeurs automobile, ACEA, ne ménage pas ses efforts pour demander des incitants pour tous les types de motorisation, et pas seulement l’électrique, en espérant une coordination européenne de cet effort.
Avec l’argument de l’emploi : la grande majorité des 13,8 millions de salariés du secteur, en Europe, travaillent à fabriquer, distribuer ou réparer des véhicules à carburant. Avec un second argument : sous la pression des normes européennes, une auto à carburant moderne est moins polluante et émet moins de CO2 que la voiture qu’elle va remplacer.
Régionalisation fiscale
Le souci est qu’en Belgique, la fiscalité automobile est partiellement régionalisée. Les recettes de TVA sont perçues par le fédéral, qui décide aussi des conditions de déductibilité pour un usage professionnel. Les Régions fixent et perçoivent les taxes de circulation et de mise en circulation. Les recettes totales de toutes ces taxes s’élevaient, selon Febiac et Traxio, à 2,2 milliards d’euros pour 2019.