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Biden-Trump: vrai débat mais différence faible?

Lire la chronique d' Amid Faljaoui Amid Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta.

Amid Faljaoui nous parle des élections américaines et nous explique que la différence entre Biden et Trump est beaucoup plus faible que ce qu’on pourrait penser.

C’est l’inconvénient mineur d’une chronique réalisée le jour même, c’est qu’aujourd’hui, je dois vous parler des élections américaines alors que ce mercredi matin, je suis comme vous, dans l’expectative.

Je ne sais pas quel candidat a gagné et je ne sais pas si l’incertitude va durer toute la matinée, toute l’après-midi, plusieurs jours, voire plusieurs semaines comme pour l’élection de l’année 2000 aux Etats-Unis.

Si c’est le cas, la Bourse américaine risque de réagir par une chute importante. La chute sera même plus importante que du temps d’Al Gore et de George Bush junior car ici nous sommes en pleine pandémie, donc en pleine incertitude, et un résultat électoral incertain risque de laisser les Etats-Unis sans leadership.

L’autre raison pour laquelle les investisseurs n’aiment pas cette incertitude, c’est qu’ils ont peur d’une éventuelle explosion de violence post-électorales entre les partisans des deux camps, pour la simple raison que Donald Trump a déjà fait part de sa défiance envers les votes par correspondance, avec la possibilité qu’il conteste le résultat final si ce dernier est serré.

En réalité, contrairement à ce qu’on pourrait penser ici en Europe, le résultat ne changera pas fondamentalement la politique des Etats-Unis.

Oui, si c’est Biden qui est élu, on aura un interlocuteur avec davantage de manières, ce qui n’est pas difficile comparé à Trump, il aura aussi à coeur de faire revenir son pays dans la COP 21 et la lutte contre le réchauffement climatique, mais sur le reste, il y aura une forme de continuité.

D’abord, le bras de fer avec la Chine ne changera pas sur le fond, sans doute sur la forme, mais les Démocrates n’ont pas envie d’apparaître comme des faibles face à un gouvernement chinois qui ne cache plus sa volonté de devenir la première puissance mondiale.

De même, contrairement à ce qu’on pourrait penser, les inégalités ont surtout explosé durant le règne de Barack Obama, et les Démocrates ont compris sur le tard, qu’ils ne pouvaient pas juste être les porte-paroles de Wall Street et de la Silicon Valley, ils savent qu’ils doivent aider en priorité les classes populaires, celles qui ont voté pour Donald Trump.

Et puis, sur le plan économique, ne nous leurrons pas, le rôle du chef de la Maison Blanche est moins important que celui du président de la banque centrale américaine dans la gestion de cette crise économique.

Ne plaquons pas notre vision européenne sur cette élection, la lutte entre Républicains et Démocrates n’est pas une lutte de la droite contre la gauche.

Les Démocrates, du moins ceux et celles qui ont gouverné jusqu’ici la Maison Blanche seraient situés à la droite de la N-VA sur le plan économique s’ils étaient Belges.

Ça a l’air étonnant mais c’est une vérité souvent estompée en Europe car elle va à rebrousse-poil de notre vision idéalisée des Etats-Unis. Comme dirait un journaliste célèbre, lorsque la légende est plus belle que la vérité, imprimez la légende.

Plus sérieusement, je vais suivre le conseil d’un américain sur LinkedIn : si mon candidat perd, je vais aller au boulot, je serai heureux, je vivrai ma vie et j’aimerai les autres. Et si mon candidat gagne ? Pas de problème, je ferai la même chose. Et vous ?

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