Belgique: la crise touche surtout les familles et les locataires

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Mieux vaut être propriétaire, âgé et sans enfant que locataires avec bambins, puisque selon un rapport annuel du Service public fédéral (SPF) Sécurité sociale, la crise économique et financière a surtout aggravé la situation des enfants et des familles au sein desquelles ils grandissent, alors que celle des personnes âgées s’est améliorée.

La hausse du nombre de personnes présentant un risque de pauvreté ou se trouvant en situation d’exclusion sociale se situe exclusivement chez les locataires, ajoute cette analyse, réalisée sur la base d’une enquête auprès de la population. Le rapport souligne que l’impact social de la crise est resté “relativement limité en Belgique”. Le nombre de personnes faisant face à un “risque de pauvreté et d’exclusion sociale” ne marque qu’une légère hausse, passant de 2,19 millions en 2008 à 2,27 millions en 2011. “Cette hausse demeure en dessous de la marge d’erreur de l’enquête, ce qui signifie que sur l’entièreté de la population, l’évolution du risque de pauvreté et d’exclusion sociale peut être considéré comme stable”, note le SPF.

Mais la Belgique n’évolue pas dans la bonne direction. La stratégie Europe 2020 fixe comme objectif de réduire le nombre de personnes en situation de pauvreté ou d’exclusion sociale à 1,81 million à cette échéance. Toutefois “le contexte budgétaire et économique actuel ne facilite pas l’atteinte de ces objectifs”, admet le rapport.

Si le risque de pauvreté est resté stable, un certain nombre d’évolutions différentes sont observées pour des groupes de population spécifiques. Ainsi, le risque de pauvreté chez les personnes âgées a régressé, de 23% en 2007 à 19% en 2010. Leur situation s’améliore, bien que les résultats belges soient toujours inférieurs au reste de l’Europe (le risque de pauvreté moyen chez les personnes âgées dans l’UE se monte à 16%). Le taux d’emploi des travailleurs âgés a connu une hausse constante de 34,5% en 2008 à 39,5% en 2012, mais il reste relativement bas dans un contexte européen. La moyenne européenne se situe à 48,9%.

La situation des enfants et des ménages où ils grandissent s’est détériorée: le risque de pauvreté est passé de 16,9% en 2006 à 18,7% en 2010 (la moyenne de l’UE est de 20,6%). Le nombre d’enfants faisant partie d’un ménage où aucun adulte n’a un emploi rémunéré augmente, passant de 8,9% en 2008 à 13,9% en 2010, tout comme le nombre d’enfants faisant partie d’un ménage confronté à de graves privations matérielles, qui passe de 7% à 8,2% de 2007 à 2011. Les catégories de population à très haut risque de pauvreté restent les personnes au sein de ménages sans emploi rémunéré, a fortiori lorsque le ménage comprend des enfants (75% en situation de risque de pauvreté), les parents isolés (38,5%) et les personnes hors UE (58%).

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