Aviation : l’UE gèle pendant un an sa taxe CO2
L’Union européenne va suspendre pendant un an, à partir du mois d’avril, sa taxe sur les émissions de CO2 pour les vols intercontinentaux afin de donner une chance à des négociations internationales d’aboutir, a-t-on appris ce jeudi de source européenne.
Les ministres de l’Environnement de l’UE ont entériné jeudi un accord trouvé avec le Parlement européen pour “arrêter l’horloge” pendant un an à partir du mois d’avril, comme l’a recommandé la commissaire au Climat Connie Hedegaard, afin de pousser à un accord au sein de l’Organisation de l’aviation civile (OACI).
Plusieurs délégations n’ont toutefois pas caché leurs doutes quant aux chances de succès de l’entreprise, a confié à l’AFP un participant à la réunion.
L’Union européenne cherche à faire avaliser une taxe entrée en vigueur le 1er janvier 2012 qui oblige les compagnies aériennes opérant dans son espace, quelle que soit leur nationalité, à acheter l’équivalent de 15% de leurs émissions de CO2, soit 32 millions de tonnes, pour lutter contre le réchauffement climatique.
L’initiative européenne a été dénoncée par pratiquement tous les pays membres de l’OACI et certains, comme la Chine, ont menacé de mesures de rétorsion contre l’avionneur Airbus. Connie Hedegaard a été soumise à de très fortes pressions, y compris au sein de la Commission, pour modifier sa position et a été contrainte de réclamer à au moins deux reprises le soutien des dirigeants de l’UE. La réélection de Barack Obama aux Etats-Unis et ses prises de position en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique ont incité la commissaire à suggérer d'”arrêter l’horloge”.
Mais pour parvenir à une entente avec les Etats-Unis, l’UE va devoir modifier son approche, a souligné une source européenne proche du dossier. Les Américains rejettent en effet la taxation par vol retenue par l’Union européenne. Ils pourraient en revanche accepter une obligation limitée à l’espace aérien européen. La différence est de taille pour les vols transatlantiques et a été plaidée par les avocats des compagnies américaines devant la Cour européenne de justice, qui a validé la législation européenne.
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