“Aucune raison” d’un arrêt abrupt de la croissance en zone euro

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Le président de la BCE Mario Draghi a estimé vendredi qu’il n’y avait “aucune raison” de redouter un arrêt brusque de la croissance en zone euro, sans exclure néanmoins de retarder sa stratégie de remontée des taux.

“Il n’y a certainement aucune raison pour que l’expansion de la zone euro cesse brusquement”, a déclaré le banquier central lors d’un congrès bancaire à Francfort. M. Draghi a de même réaffirmé la décision de la Banque centrale européenne prise en octobre d’arrêter fin décembre les achats nets d’actifs sur le marché ou “QE” (assouplissement quantitatif), sa grande mesure anti-crise en place depuis 2015.

Quant au relèvement des taux d’intérêt, actuellement à leur plus bas, ils le resteront “au moins” jusqu’à l’été 2019, a-t-il répété. Mais si les conditions financières ou de liquidité se resserrent indûment ou si les perspectives d’inflation se détériorent en zone euro, “cela devrait à son tour se traduire par un ajustement de la trajectoire prévue des futurs taux d’intérêt”, a prévenu M. Draghi, en clair, la hausse des taux serait reportée à une date ultérieure.

Le banquier central a ainsi “envoyé un signal clair quant à la volonté de la BCE de faire preuve de la plus grande prudence lors de la première hausse des taux”, a commenté Carsten Brzeski, économiste chez ING Diba. En quittant ses fonctions fin octobre 2019, l’italien pourrait “figurer dans les livres d’histoire de l’Europe en tant que premier président de la BCE à ne jamais avoir augmenter les taux d’intérêt”, a-t-il ajouté.

Après 22 trimestres de croissance d’affilée, l’homme fort de l’euro a jugé “normal” le ralentissement de l’activité économique observée au troisième trimestre en zone euro, freinée essentiellement par l’Allemagne. Il a mis en avant les facteurs “temporaires” qui ont conduit à un coup de mou conjoncturel dans la région, notamment le blocage dans l’automobile cet été avant l’entrée en vigueur de nouvelles normes anti-pollution.

Le risque le plus significatif du moment se rapporte à la montée des tensions commerciales, poussant les entreprises les plus touchées à freiner leurs investissements. Globalement, les risques qui menacent la croissance demeurent néanmoins “largement équilibrés”, a déclaré le banquier italien, reprenant le message délivré par l’institution en octobre à l’issue de sa réunion de politique monétaire.

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