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Attirer les touristes mais en évitant une 4ème vague?

Lire la chronique d' Amid Faljaoui Amid Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta.

Amid Faljaoui nous explique que le défi des pays comme la France, l’Italie, l’Espagne ou la Grèce, c’est d’attirer un maximum de touristes cet été, mais en évitant d’avoir une quatrième vague en septembre.

Il y a encore beaucoup d’incertitudes dans l’esprit de nos compatriotes en matière de congé d’été. Plusieurs sondages montrent d’ailleurs que les Belges passeront leurs vacances pas trop loin de la Belgique et auront donc recours à leurs voitures plutôt qu’aux déplacements en avions. Pour des raisons de distance et j’imagine aussi en raison des quarantaines imposées au retour et qui forceraient les uns ou les autres à être bloqués chez eux. Voilà pour les incertitudes des voyageurs mais les pays d’accueil en ont autant de leur côté.

En France, par exemple, le pays qui reçoit le plus de touristes en Europe, ces interrogations restent vives. D’abord, parce qu’il faut trouver un équilibre entre attirer un maximum de touristes pour cet été et en même temps, comme dirait Emmanuel Macron, assurer un maximum de sécurité.

Attirer un maximum de touristes, c’est une évidence : le tourisme pour la France, c’est important sur le plan économique. Avec l’agriculture et les industries du luxe, c’est le secteur le plus important dans le PIB. Le tourisme c’est du travail pour 3 millions de personnes et environ 60 milliards d’euros.

Mais ce retour massif des touristes n’est pas assuré pour la France. Comme le déconfinement est plus tardif, les autres pays concurrents ont déjà pris les devants en matière de réservations.

Pour l’Italie, l’Espagne ou la Grèce, cette saison ne peut pas être ratée. C’est parfois une question de vie ou de mort économique pour ces pays. Si la droite populaire espagnole a gagné les élections à Madrid il y a quelques jours, ce n’est pas en jouant sur le combat classique contre le gauche, mais en jouant la carte de la liberté du commerce contre celle des “enfermistes”.

De son côté, la Grèce est par exemple très active pour attirer les touristes et a annoncé que beaucoup de ses iles seront covid-zéro. D’où les très nombreuses réservations déjà reçues de Grande-Bretagne ou même des Etats-Unis.

La France, elle, a pris du retard sur les mesures de déconfinement mais elle doit aussi faire en sorte que les touristes restent chez elle, et qu’elle soit moins une destination de passage mais de résidence.

Car si en effet, la France est le pays qui accueille le plus de touristes, ces derniers – en moyenne -ne dépensent que 700 euros durant leur séjour.

Toutes ces discussions pendant des semaines sur le passeport européen avaient aussi des aspects économiques importants mais qui ne doivent pas entrer en conflit avec les règles de sécurité sanitaire. Car le vrai problème, il est là, pour ces pays du sud. Comment attirer et garder la manne touristique mais en évitant d’avoir une quatrième vague à la rentrée de septembre ?

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