Après 3M et Indaver, De Vlaamse Waterweg est accusée à son tour de pollution
De Vlaamse Waterweg, l’Agence flamande des voies hydrauliques, est soupçonnée d’avoir déversé dans l’Escaut des eaux usées contenant nettement plus d’uranium et de cobalt qu’autorisé.
Même si la Flandre n’enfouit actuellement plus que 2% de ses déchets et est, à ce titre, une des régions les plus vertueuses d’Europe, les traces de son passé restent difficiles à digérer. Jusqu’en 1981, l’enfouissement était en effet la norme. De sorte que la Flandre se retrouve aujourd’hui avec 2.500 anciennes décharges qui ensemble totalisent 100 km2. S’y ajoutent quelque 80.000 sites considérés comme étant à risque pour avoir, par exemple, été liés à la présence d’anciens garages ou de pressings, parmi lesquels 12.000 doivent impérativement être assainis. Un tiers de ceux-ci l’a déjà été. Les autres le seront d’ici 2036. “Nettoyer 150 ans de problèmes de sol, cela ne se fait pas du jour au lendemain ; ce n’est pas un sprint mais un marathon”, plaide Jan Verheyen, porte-parole de l’Agence flamande des déchets (Ovam).
A ces pollutions historiques s’en ajoutent régulièrement de nouvelles. Hier, c’était 3M qui défrayait la chronique. Aujourd’hui, c’est l’Agence flamande des voies hydrauliques qui se trouve mise en cause pour la “nonchalance irresponsable” avec laquelle elle a veillé au déversement de résidus de dragage, de terres et de boues diverses dans une ancienne carrière d’argile située à Kruibeke. L’eau qui s’en échappe est canalisée vers l’Escaut et contient des substances toxiques: uranium, nickel, cobalt, béryllium, etc. en quantités telles que le parquet a décidé d’ouvrir une enquête et que Lydia Peeters, ministre en charge de l’Environnement, a préventivement ordonné la fermeture de la décharge en attendant le verdict d’experts. De son côté, De Vlaamse Waterweg estime que les valeurs élevées mesurées résultent “d’une pollution historique de l’environnement”.
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