À court d’euros, la Grèce pourrait émettre des “IOU”

L'acronyme anglais IOU signifie "I owe you": "Je te dois" ou "Je vous dois". © iStock Photos

Comment un gouvernement à sec peut-il verser des salaires et des retraites, ou payer ses fournisseurs? En émettant des IOU, sorte d’ersatz de monnaie temporaire, auquel la Grèce pourrait être obligée de recourir si la situation ne se débloque pas.

L’acronyme anglais IOU signifie “I owe you”: “Je te dois” ou “Je vous dois”.

Il s’agit ni plus ni moins d’une promesse écrite de paiement, d’une reconnaissance de dette émise par un débiteur qui, pour une raison ou une autre, n’a pas d’argent liquide.

L’État grec peut se retrouver dans cette position si la Banque centrale européenne cesse de fournir des euros au pays, et une fois que les coffres des banques seront vides.

Le gouvernement pourrait alors imprimer ces titres, sorte de bons du Trésor mais qui ne sont pas assortis d’intérêts, en guise de salaires, de retraites, ou pour payer ses fournisseurs.

Le tout en attendant éventuellement de retrouver un accès à l’euro, ou de battre à nouveau monnaie, un processus très technique et difficile logistiquement. Le ministre des Finances Yanis Varoufakis a ainsi fait savoir que les presses n’avaient “pas la capacité” d’imprimer des drachmes.

Sous forme papier ou sous forme de certificats électroniques, plus ou moins sécurisés, les IOU pourraient être émis en parallèle des euros encore en circulation, et à parité avec la monnaie unique.

Dans un scénario imaginé par l’économiste Holger Schmieding de Berenberg Bank, l’État grec verse à un retraité touchant une pension de 500 euros par mois, un bon de 500 IOU. C’est ensuite que les choses se compliquent, si le retraité décide d’utiliser cet “argent” par exemple pour faire ses courses. Le commerçant, méfiant, peut refuser de reconnaître à ces IOU la même valeur que l’euro, et demander par exemple 50 IOU pour un panier de courses valant 30 euros.

“Une devise dans laquelle on n’a pas de confiance s’effondre dans une inflation galopante”, l’économiste, pour qui le malheureux retraité se retrouverait avec une pension de 500 IOU ne valant plus que “100 ou 150 euros sur le marché noir, ou gris”.

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