75 tonnes de biens, suspectés d’avoir été produits dans des camps de travail forcé pour Ouïghours, importées à Liège

Usine de coton à Xinjiang. © Reuters

Depuis le 18 janvier, trois vols directs transportant des biens ont relié la ville de Kashgar, seconde ville de la province chinoise du Xinjiang où se trouvent plusieurs camps de travail forcé pour Ouïghours, à l’aéroport de Liège, rapportent L’Echo et De Tijd jeudi. Il est question de 75 tonnes de biens importées via ces vols de fret.

Au total, trois vols directs ont eu lieu entre Kashgar et Liège, “transportant chacun environ 25 tonnes” de biens, confirme Christian Delcourt, responsable de la communication de l’aéroport de Liège. Ces trois vols (AX 4280) ont été opérés par la compagnie maltaise AirX. Le commanditaire de ces vols est, selon Chine Nouvelle, l‘entreprise Xinjiang Tianshun Co.

L’existence du premier vol était connue des Affaires étrangères: “On l’a appris via une publication dans les médias chinois repérée par notre ambassade à Pékin”, indique Marie Cherchari, porte-parole du service public fédéral, qui précise que l’information a été portée à la connaissance du SPF Mobilité.

L’information sur ces vols a été postée en janvier sur le site en chinois de l’agence officielle Chine Nouvelle et repérée par le député fédéral Samuel Cogolati (Écolo).

Un facteur inquiétant renforce le faisceau de présomptions sur la production de ces biens dans des camps de travail forcé, alerte celui-ci: le fait que l’entreprise commanditaire soit publiquement recommandée par la société de production et de construction du Xinjiang (XPCC). Celle-ci est sanctionnée depuis l’an dernier par l’Union européenne pour sa responsabilité dans “de graves violations des droits humains en Chine, en particulier des détentions arbitraires à grande échelle, [ainsi que pour] le recours systématique au travail forcé”.

Rien n’est à ce stade prévu pour contrôler les conditions dans lesquelles ont été produites les marchandises qui arrivent directement de Kashgar à Liège, et “l’absence de législation en la matière est un scandale”, abonde Samuel Cogolati.

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