Jean Galler l’a dit : l’a-t-il fait ?

“Nous recherchons un partenaire pour notre développement en France.” Quel résultat un an plus tard ? “Cela n’a rien donné…” Le chocolatier wallon n’en a pas pour autant abandonné ses ambitions dans l’Hexagone. Il va simplement s’y prendre autrement.

Voici un an, une étonnante rumeur laisse entendre que les chocolats Galler cherchaient un repreneur. Faux ! En fait, la chocolaterie lancée en 1976 par Jean Galler a, parmi ses projets de développement, l’idée de s’adjoindre un partenaire en vue de l’aider à constituer un réseau de boutiques en France, comme il en existe en Belgique (neuf magasins), au Japon (sept) ou aux Emirats (huit). L’ambition est de développer une centaine de points de vente dans les cinq ans.

Pour ce faire, la société de Vaux-sous-Chèvremont, détenue par son fondateur, sa famille ainsi que des investisseurs libanais et qataris, sollicite la banque d’affaires Rothschild. Ouvrir des magasins nécessite d’importants capitaux, d’autant que la marque s’implante dans des endroits stratégiques, comme la Grand-Place de Bruxelles et le magasin Harrod’s de Londres. En France, Galler dispose alors de deux magasins, à Paris (Galeries Lafayette) et à Strasbourg. Ses produits se retrouvent aussi dans les Monoprix, l’enseigne détenue à 50-50 par les Galeries Lafayette et le groupe Casino.

Quel résultat aujourd’hui ? “Cela n’a rien donné, regrette le Manager de l’Année 1994 de Trends-Tendances. Sans doute la banque Rothschild n’a-t-elle pas cherché dans la bonne direction. En tout cas, la constitution d’un dossier nous a réclamé un travail considérable.” Dans la vie d’une PME, il arrive que des pistes ne donnent rien. Qu’à cela ne tienne : le chocolatier wallon n’en a pas pour autant abandonné ses ambitions dans l’Hexagone. Simplement, il va s’y prendre autrement.

Outre-Quiévrain, la chaîne Lafayette, elle aussi indépendante et centrée sur la qualité, dispose d’une “forme d’exclusivité”. Cette stratégie est préservée car elle donne satisfaction. Pas question, dès lors, de décliner les barres estampillées Galler dans la grande distribution. Mais pourquoi ne pas le faire avec un autre produit, dans le genre des Langues de Chat ? Une voie s’ouvre.

“Chez nos voisins, le Chat est très connu et son dessinateur, Philippe Geluck, une véritable star. Nous avons donc créé un nouveau produit, spécifiquement destiné au marché français : le Chat-colat. Le nom Galler n’apparaît pas sur son emballage. La recette a déjà été mise au point et testée. Il ne nous reste plus qu’à convaincre des distributeurs. Nous visons des enseignes comme Auchan – qui semble déjà intéressée – et aussi la distribution grise comme les stations-service.”

La présentation officielle du Chat-colat s’est faite à la foire alimentaire du Sial, du 17 au 21 octobre au palais de Villepinte (Paris). Un stand était entièrement dédié au personnage de Philippe Geluck. En cas d’accord, l’entreprise s’est déjà préparée à fournir à grande échelle. L’an dernier, un important investissement a été réalisé pour augmenter la production.

La France demeure donc une cible privilégiée. “Elle représente 10 % de notre chiffre d’affaires, poursuit le créateur et homme d’affaires. Pour nous, la priorité reste un développement dans les pays limitrophes dans la mesure où les ventes y sont en constante augmentation et recèlent encore un potentiel important. Inutile, pour l’heure, de vouloir être présent en Chine.

Jean-Christophe de Wasseige

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