Vidéoprojecteurs: l’écran total

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Pas besoin d’avoir un appartement de 200 m2 pour s’offrir le luxe d’une projection privée du dernier blockbuster: désormais, les vidéoprojecteurs s’installent à seulement 10 cm du mur pour délivrer des images XXL. Prêt à remplacer votre téléviseur ou à transformer le salon en salle de cinéma?

Pour certains, ils signifient l’enfer des réunions Powerpoint et des séances “diapos” familiales. Pour d’autres, le summum du septième art. Si le téléviseur est l’option la plus évidente pour partager un match de football ou un film avec ses proches, les vidéoprojecteurs ont de plus en plus d’arguments à faire valoir. Images taille XXL, résolution 4K, fonctions smart avec accès au wifi, à Netflix, YouTube, etc. Les bonds technologiques sont tels que les vidéoprojecteurs deviennent, enfin, une alternative premium aux téléviseurs de grande taille.

Ils séduisent en tout cas désormais un public de cinéphiles avertis, attirés par la qualité de son image et sa souplesse d’utilisation. Installation simplifiée, luminosité exceptionnelle, bruit réduit, pas de câbles…. Récemment apparus, les vidéoprojecteurs à ultracourte focale présentent un autre avantage. Leur système optique avancé permet de les positionner à quelques centimètres du mur de projection (entre 10 et 30 cm) pour délivrer une image éclatante de quatre mètres de large.

Surpuissants, ces appareils n’ont jamais aussi bien mérité qu’aujourd’hui la dénomination “home cinéma”. En plus d’afficher de nouvelles références de qualité d’image et de son (certains embarquent des haut-parleurs), ils s’avèrent adaptés et performants à des conditions d’utilisation variées, dans une petite salle ou dans de grands espaces, pour une résolution parfaite que ce soit en mode écran réduit ou grand écran. Avec de la connectique en veux-tu en voilà, évidemment…

L’image taille maxi

Le marché des vidéoprojecteurs grand public haut de gamme croît d’environ 50% par an depuis deux ans. L’une des explications tient au contexte sanitaire. “A l’origine, c’est un petit marché, mais avec le confinement, les consommateurs ont eu envie d’améliorer le confort de leur installation vidéo à la maison”, explique Aron Wils, porte-parole de Samsung. Autre raison: l’essor des plateformes de streaming. Elles sont majoritairement associées au cinéma, ce qui participe à la propension à consommer des films à la maison. “Si regarder le journal télévisé sur un écran de 130 pouces n’a pas forcément d’intérêt, la projection d’un film sur un grand format permet de recréer de vraies sensations”, poursuit le porte-parole. Résultat: les dernières générations de produits embarquent Android TV ou d’autres interfaces maison pour accéder à Netflix, Amazon Prime, Disney+, etc.

Jusqu’à présent, les projecteurs étaient des produits de geeks, aux interfaces compliquées. Aujourd’hui, on est entré dans l’ère de la simplification.

Mais, surtout, la technologie a considérablement évolué. Fini, le bon vieux projo installé au fond de la pièce ou accroché au plafond, bruyant et qui chauffe. Les dernières générations sont UHD (ultra haute définition) et intègrent une source lumineuse laser. L’avantage? Un meilleur piqué, une image bien contrastée et une durée de vie nettement supérieure, à 20.000 heures versus de 7.000 à 8.000 heures pour un produit à lampe. Et surtout, le laser ne casse pas du jour au lendemain…

“Par ailleurs, on note une propension des consommateurs à aller vers les très grandes tailles d’écran, observe-t-on chez Samsung. Or, aujourd’hui, si vous voulez avoir une telle taille pour un tarif relativement correct, il est plus intéressant de passer par la projection.” Parmi les nouvelles technologies, on retient donc l’émergence de l’ultra courte focale: “Elle permet de poser le produit au pied du mur sur lequel on souhaite projeter, et de rendre l’appareil le plus discret possible, avec une image de très bonne qualité”, détaille-t-on chez Sony. Le tout sans percer ni faire passer de longs câbles à travers la pièce: il suffit de brancher, d’allumer et de régler l’image. En prime, si on l’installe au même endroit que le téléviseur, le projecteur se trouvera à proximité des autres appareils audio et vidéo, du lecteur Blu-ray, de la console de jeux et du système stéréo ou 5.1. Plus de câble qui traverse le salon… Mieux: comme il est plus près du mur, le projecteur à courte focale fournit une image plus intense qu’un projecteur traditionnel puisqu’il y a moins de déperdition de lumière. Et personne ne viendra couper le faisceau lumineux…

Une technologie en forte évolution: fni, le bon vieux projo installé au fond de la pièce ou accroché au plafond, bruyant et qui chauffe.
Une technologie en forte évolution: fni, le bon vieux projo installé au fond de la pièce ou accroché au plafond, bruyant et qui chauffe.

“Jusqu’à présent, les projecteurs étaient des produits de geeks, aux interfaces compliquées. Aujourd’hui, on est entré dans l’ère de la simplification de son utilisation. Ce qui est important pour nous, c’est de proposer le même usage qu’avec un téléviseur classique”, explique Aron Wils. Oublié aussi, le design postsoviétique des anciens projecteurs noirs, cubiques, anguleux et massifs. Aujourd’hui, on est sur des lignes plus épurées, des contours plus ronds, plus tendance. Certains appareils intègrent même une barre de son. De là à supplanter définitivement le poste de télé?

Led versus laser

Longtemps considérés comme des produits de niche inabordables, voire réservés aux professionnels de l’audiovisuel, les projecteurs sont aussi de plus en plus accessibles. Les plus petits gabarits, nomades, compacts et tout-en-un démarrent à 500 euros. Mais pour “se faire un film dans le salon”, mieux vaut viser le moyen et le haut de gamme. Cela implique des produits en Full HD ou 4K, intégrant des technologies de streaming vidéo, du wifi, des ports USB, mais aussi une partie audio permettant de regarder un film sans avoir à initialiser son système audio à chaque fois. Premier point d’attention: un vidéoprojecteur utilise de la lumière et, pour cela, il a besoin d’une lampe. Les modèles à leds d’aujourd’hui ont une durée de vie plus longue que par le passé, mais elles s’usent tout de même dans le temps. Un vidéoprojecteur laser, par contre, c’est l’assurance de longues années de fonctionnement, sans baisse de luminosité ni altération des teintes ou dégradation de l’image. Il faut donc considérer qu’un projecteur, c’est fait pour projeter des films, des séries et éventuellement des jeux. Soit il vient remplacer un téléviseur car on ne regarde pas vraiment la TV, soit il vient en complément d’un écran classique. De même, si un simple mur blanc bien lisse suffit dans la plupart des cas, un écran de projection s’avère indispensable pour les puristes. Si vous envisagez de rénover votre salon, et dans le cas où vous ne voulez pas y greffer un écran, regardez du côté des peintures spécialisées: il existe aujourd’hui des revêtements spécifiques à la projection.

Un film, mais où?

C’est la taille de votre pièce et sa configuration qui vont déterminer le type de produit qui vous convient. Tout le monde a en tête le vidéoprojecteur de la salle de réunion, posé au milieu de la table ou fixé au plafond. Bien sûr, ce modèle peut aussi s’adapter à votre domicile, mais il ne pourra jamais empêcher quelqu’un de passer entre projecteur et image, laissant l’assemblée pester devant cette interruption. Aujourd’hui, on l’a dit, des vidéoprojecteurs à focale courte ou ultra courte existent. Il s’agit d’un modèle que l’on ne pose plus derrière les spectateurs, mais devant. Installés sur un meuble ou sur le sol devant le mur ou l’écran de projection, voire au plafond (certains le permettent), ils associent image de grande taille et recul minimal. Attention: si vous voulez installer un vidéoprojecteur tête en bas, vérifiez bien que ce type d’affichage est possible dans son interface. Petit détail au passage, pensez au bruit généré, car un dissipateur actif (un ventilateur) est indissociable d’un tel produit. Si l’appareil est placé au-dessus des spectateurs, cela peut devenir gênant. Voilà pourquoi les projecteurs à courte ou ultra courte focale sont devenus tendance. Un véritable bonheur à installer puisque toute la connectique reste du côté écran, comme pour un téléviseur.

Oublié, le design postsoviétique des anciens projecteurs noirs, cubiques, anguleux et massifs.

Le recul est aussi une donnée importante. Ainsi, pour une projection en 720 p, il est de mise de disposer d’une distance de recul de trois à quatre fois la hauteur de l’affichage ; pour du 1080 p, on parle de 2,9x la hauteur et, en 4K, un ratio de 1 à 1,5 de la hauteur. Attention, pour ce qui concerne la 4K: cette résolution affiche bien “quatre fois” plus de détails que la HD, mais elle demande des médias en 4K pour offrir ces détails. Cela signifie que des médias HD ou Full HD seront interprétés via une technique d’ upscaling pour être mis à l’échelle. Ce processus peut certes être pris en charge par la source ou par le vidéoprojecteur mais, dans tous les cas, retenez qu’on ne crée pas ce qui n’existe pas… Un 1080 p sera donc moins agréable à l’oeil sur un écran 4K que sur un écran Full HD.

Vidéoprojecteurs: l'écran total
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Que la lumière soit!

“Le cinéma, c’est l’écriture moderne dont l’encre est la lumière”, écrit Jean Cocteau. Et il n’a pas tort. Mais en matière de vidéoprojection, ce n’est pas tant notre regard qui manque de lumière mais souvent la lumière qui manque à notre regard. Pour la lumière, l’unité est le lumen. Pour que l’image soit lisible, il faut un nombre de lumens élevé, sinon il faudra baisser la luminosité de la pièce, voire fermer les volets. Pire: plus on s’éloigne de l’image projetée, plus il faut que le nombre de lumens soit important, car la luminosité va baisser avec la distance. Pour un home cinéma, on trouve des produits de 1.000 à 2.500 lumens en moyenne. Mais attention: les valeurs constructeurs ne sont pas toujours celles que vous obtiendrez dans la réalité. Ne lésinez donc pas sur les produits offrant les valeurs les plus hautes. Pour le salon, visez un minimum de 1.500 lumens. Côté contraste, c’est-à-dire la valeur entre un point allumé et un point éteint, les constructeurs rivalisent pour afficher les meilleurs rapports. Il devient parfois difficile de se faire une idée. Pour du home cinéma, une valeur de 2000:1 devient une référence, et la valeur de 800:1 est le seuil où l’on considère que les noirs sont noirs. Mais en réalité, c’est une fois dans votre salon que vous aurez vraiment la réponse…

Le petit écran a étendu les frontières du village et du quartier à la dimension du globe? Le vidéoprojecteur, lui, fera enfin vraiment entrer le monde dans votre salon.

Samsung The Premiere: l’écran total à 11 cm du mur

Après plus de 10 ans d’absence, Samsung signe son retour dans la vidéoprojection, et par la grande porte. Capable d’afficher une image de 120 pouces (305 cm) avec seulement 11 cm de recul, le modèle The Premiere se pose simplement sur un meuble pour vous offrir une image 4K au format XXL. Il se démarque de la concurrence par une installation simplifiée, une luminosité exceptionnelle, un bruit réduit et l’intégration du système maison Tizen, qui assure toutes les fonctionnalités d’une smart TV. Il suffit de naviguer dans le menu pour choisir le programme: Netflix, Auvio, vidéos YouTube ou contenus d’un smartphone. Délivrant une image de qualité cinématographique, The Premiere est aussi le premier projecteur au monde certifié HDR10+. Petit plus: son laser est également capable d’ajuster sa luminosité en temps réel en fonction de la lumière ambiante de la pièce. Plus discret et aussi performant qu’une belle télé, The Premiere intègre aussi une barre son avec un puissant subwoofer pour des effets aussi immersifs que dans un stade. Envoyez le pop-corn! Prix: 3.500 euros.

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Epson EH-LS500: un cinéma 4K à la maison

Epson s’est lancé comme ses petits camarades dans le monde des vidéoprojecteurs à ultra courte focale. Cela signifie que l’appareil n’est plus installé au plafond ou à l’arrière de la pièce mais au pied du mur, à la place du téléviseur. Concurrent du Samsung The Premiere, plus onéreux, l’Epson LS500 nous a séduits par sa diagonale allant de 65 pouces à 130 pouces, sa fréquence d’image qui est de 240 Hz et sa connectivité wifi. Il suffit de naviguer dans le menu Android TV pour choisir le programme: Netflix, vidéos YouTube ou contenus d’un smartphone. On profite d’une séance de cinéma avec la même facilité d’utilisation qu’un téléviseur! Si la qualité de ses haut-parleurs n’égale pas une barre son, ce vidéoprojecteur laser 4K dispose d’une très belle qualité d’image et d’une luminosité de 4.000 lumens. Nous retiendrons surtout la très bonne fidélité des couleurs et la durée de vie de son système laser, qui atteint 20.000 heures (selon Epson). Prix: 2.499 euros.

+ 50%

Croissance annuelle, depuis 2019, du marché des vidéoprojecteurs grand public haut de gamme.

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