Vers la fin du fait maison?

© Raphaël Demaret

“On a toujours essayé de faire le maximum par nous-mêmes. Certains éléments doivent être importés (baleines et tissus, Ndlr) mais la coupe du tissu et le collage de la poignée ont débuté dans les années 1980 quand le fournisseur historique de montures, un Allemand, a décidé de se lancer lui-même dans la fabrication de parapluies. Ensuite, ce sont les parapluies asiatiques bon marché qui ont débarqué. Fischer a dû revoir sa stratégie. “Aujourd’hui, vu que la tendance est de ne pas dépenser plus de 70 euros pour un parapluie, on se doit de travailler dans l’import-export… Sinon on est mort”, explique Christian Fischer. Du coup, c’est environ 80.000 pièces étrangères qui transitent par l’entreprise par an.

Mais pas question de laisser tomber le travail manuel pour autant. L’entreprise compte encore six salariés. Avec ses 47 ans de métier, Marie Van Humbeeck est l’unique rescapée des dizaines d’ouvrières de Fischer et endosse dès lors les différentes tâches jadis réparties individuellement : découpe, piquage, confection, couture, etc. En moyenne, il lui faut 20 minutes pour confectionner un parapluie. Fischer en produit encore 250 par an, vendus environ 60 euros sous la marque Parfi. Il y a une trentaine d’années, les 50 employés de la société en réalisaient 60.000 par an. Forcée de s’adapter à la réalité du marché, l’entreprise bruxelloise a toutefois trouvé le moyen de garder la main sur le tissu. “Nous offrons toujours la possibilité de réparer les parapluies passés par chez nous, quel que soit leur âge : nous avons toutes les pièces dans nos ateliers”, explique Christian Fischer. De temps en temps, des collectionneurs ou amateurs de beaux objets font réparer un manche en ivoire ou un tissu quadragénaire.

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