Une affaire qui marche

La compétition bénéficie d'une audience planétaire estimée à 600 millions de téléspectateurs. © PG

L’édition 2021 débute ce vendredi sur le parcours de Whistling Straits (Wisconsin). Décryptage d’une compétition au “business model” très atypique. Lorsque Samuel Ryder, grainetier fortuné et passionné de golf, parraina en 1927 un tournoi amical opposant les meilleurs joueurs anglais et américains, il n’imaginait pas le destin qui attendait cette nouvelle compétition. Après les Jeux olympiques et la Coupe du monde de football, la Ryder Cup est aujourd’hui l’épreuve sportive la plus suivie dans le monde! Au fil des ans, son concept a légèrement évolué. Depuis 1979, ce sont les meilleurs joueurs européens qui défient leurs homologues des Etats-Unis. Mais l’esprit reste le même avec des duels en match-play (doubles et simples) qui attisent les plus folles passions des deux côtés de l’Atlantique. Sport individuel tout au long de l’année, le golf se transforme subitement en discipline collective lorsque sonne l’heure de la Ryder Cup: c’est le secret de son succès!

Originale sur le terrain, elle l’est aussi en coulisses. Son modèle économique, très lucratif, est totalement singulier. L’épreuve ne distribue en effet aucun prize money. Durant trois jours, les stars du swing jouent officiellement pour la gloire et la patrie. Enfin presque. La notoriété de l’événement est telle qu’elles récoltent, en amont, les fruits de leur implication. Participer à la Ryder Cup est, pour un joueur, le graal absolu. Et cela a évidemment des retombées éternelles. Premier joueur belge de l’histoire à disputer ce tournoi de légende en 2012, Nicolas Colsaerts touche toujours, en filigrane, les dividendes de sa promotion.

Financièrement, la Ryder est une affaire qui marche. Avec une audience planétaire estimée à 600 millions de téléspectateurs (dans 180 pays), elle affole les compteurs en termes de marketing. Elle touche, il est vrai, une niche de passionnés au fort pouvoir d’achat. Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, le golf est un sport national. Et, tous les deux ans, ces nations sont rivées devant le petit écran. Du coup, les droits de télévision (NBC aux Etats-Unis et Sky en Grande-Bretagne) ne cessent de grimper. Et les partenaires suivent à tous les niveaux. L’horloger suisse Rolex a notamment fait de cet événement la plus belle vitrine de son investissement dans le sport de St.Andrews.

L’édition de 2018, organisée au Golf National de Paris, a généré un chiffre d’affaires global de plus 230 millions d’euros. Ticketing, merchandising, sponsoring: tous les paramètres étaient au vert. Et les projections pour l’édition de cette année, dans le Wisconsin, sont tout aussi prometteuses. Tant mieux pour le PGA Tour américain et l’European Tour qui, à l’arrivée, se partagent alternativement les bénéfices.

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