Un régime pour sauver l’humanité

Guido Barilla © BELGAIMAGE

Quand j’étais petit, les repas se prenaient en famille. Mon plat préféré, c’était les spaghettis pomodoro, à la sauce tomate. Nous mangions tous des fruits et légumes et arrivés à l’adolescence, on nous permettait d’accompagner tout cela avec un petit verre de vin rouge. Nous mangions ensemble. Je me rassasiais de quelques tranches de jambon et pratiquais beaucoup d’activités en plein air. Ce régime méditerranéen séculaire m’a gardé en forme et s’est avéré être non seulement bon pour mon bien-être personnel mais aussi pour celui de la planète.

2020 verra la célébration du 10e anniversaire de l’introduction par l’Unesco de ce fameux régime au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Malheureusement, aujourd’hui, les Italiens se sont complètement détournés de leur régime santé traditionnel au profit des fast-foods. De moins en moins d’Italiens se réunissent autour d’une table pour déguster un bon repas. Une étude récente couvrant une trentaine de pays membres de l’Organisation mondiale de la santé a montré que les enfants italiens comptent parmi ceux qui sont le plus en surpoids.

Le fait que ce surpoids touche l’Italie, pays d’origine du célèbre régime méditerranéen, représente un dangereux paradoxe. Un parmi d’autres. Dans le monde, quelque 821 millions de personnes ne mangent toujours pas à leur faim. Pourtant, dans les pays du Nord principalement, environ 2 milliards de personnes sont en surpoids ou obèses. Nous gaspillons un tiers de la production mondiale de nourriture. Le bétail consomme environ les deux tiers de toutes les terres consacrées à l’agriculture et contribue à environ la moitié des émissions de gaz à effet de serre liées à l’agriculture.

Et si nous changions notre vision des choses ? Si nous ne changeons rien à nos habitudes alimentaires, ce cycle désastreux n’ira qu’en empirant. La population mondiale atteindra 2,3 milliards de personnes en 2050, augmentant par la même la demande en viande. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le système alimentaire mondial s’est obstiné à produire plus de nourriture pour un nombre croissant de personnes, pour ensuite en gaspiller d’énormes quantités. Il faut qu’un changement radical s’opère. La production doit se concentrer sur une alimentation plus saine, plus nutritive. Les Objectifs de développement durable de l’Onu peuvent nous guider. Ils visent à ” éradiquer la faim dans le monde, à assurer la sécurité alimentaire, à améliorer la nutrition et à promouvoir une agriculture durable “.

Les gouvernements doivent soutenir l’agriculture durable, réduire les déchets alimentaires et relever les défis nutritionnels.

Ces objectifs sont ambitieux mais atteignables. Les gouvernements doivent soutenir l’agriculture durable, réduire les déchets alimentaires et relever les défis nutritionnels. Et cela ne revient pas à simplement taxer la nourriture malsaine. Une politique plus efficace consiste à rendre la nourriture saine en y incluant des fruits et des légumes, à la rendre accessible et abordable pour les consommateurs et rentables pour les agriculteurs.

Les entreprises ne doivent pas non plus se voiler la face. Elles doivent soutenir les mesures législatives qui les obligent à s’engager dans la durabilité. Chez Barilla, nous avons travaillé avec des agriculteurs sur notre matière première la plus importante : le blé dur, nécessaire à la fabrication des pâtes. Ensemble, nous allions la sagesse du système de rotation des cultures élaboré par nos ancêtres et les outils modernes tels que les prévisions météorologiques. Les agriculteurs utilisent les engrais de manière plus efficace et réduisent les coûts, ce qui fournit à Barilla une meilleure matière première.

Notre Barilla Center for Food & Nutrition travaille aussi avec le ministère de l’Education italien pour promouvoir une alimentation durable. Le message de durabilité alimentaire est trop souvent présenté comme une sorte de punition, à l’image d’un univers carcéral. La nourriture doit rester colorée et appétissante pour qu’elle nous incite à profiter de la joie de partager un repas ensemble. En 2020, à l’occasion des célébrations autour du 10e anniversaire de son introduction au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture organisera cinq évènements autour du régime méditerranéen. Nous devons changer notre manière de manger et les gouvernements doivent rendre la nourriture saine accessible et abordable.

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