Le risque de pauvreté est particulièrement élevé pour les familles monoparentales.
Plus de 20 % de la population belge, soit près de 2,3 millions de personnes, est menacée de pauvreté ou d’exclusion sociale, a rappelé l’office statistique européen (Eurostat), à l’occasion de la journée internationale consacrée à la problématique. Plus d’un Belge sur huit (13,5%) vit par ailleurs dans un ménage à très faible intensité de travail, un chiffre nettement supérieur à la moyenne européenne (9,3%).
En Wallonie, le risque de pauvreté concerne plus d’un citoyen sur quatre (26,6%), et plus d’une personne sur cinq (21,2%) vit sous le seuil de 1.115 euros par mois pour un isolé ou 2.341 euros pour un ménage de deux adultes et deux enfants, selon l’Institut wallon de la statistique (Iweps). La situation est particulièrement préoccupante pour les familles monoparentales : 46,7 % d’entre elles vivent sous le seuil de pauvreté et 23,1 % souffrent de déprivations matérielles sévères. L’Iweps ajoute que 43 % des locataires vivent sous le risque de pauvreté, alors que les loyers augmentent à moyen terme plus vite que l’inflation (le loyer mensuel moyen est de 506 euros).
Un quart des Bruxellois grandissent dans une famille sans revenu du travail.
L’Iweps rappelle enfin que les inégalités de revenus sont moins criantes en Wallonie qu’ailleurs (coefficient de Gini de 0,25, contre une moyenne européenne de 0,31). Le problème serait donc plus le niveau global des revenus que leur répartition.
Allocations d’aide sociale
A Bruxelles, le revenu inférieur au seuil concerne un tiers de la population, selon l’Observatoire de la pauvreté. Pas moins de 20 % des habitants de la capitale perçoivent une allocation d’aide sociale ou un revenu de remplacement. Près d’un quart des Bruxellois de moins de 18 ans grandissent dans un ménage sans revenu du travail.
Près de 6 % de la population bruxelloise en âge de travailler, soit 43.000 personnes, perçoivent un revenu d’intégration sociale, et ce pourcentage est plus de deux fois plus élevé parmi les jeunes adultes. Si le nombre de personnes avec une allocation de chômage a diminué ces dernières années, celui des revenus d’intégration sociale a augmenté.
Côté logement, 43.170 personnes sont sur liste d’attente pour une habitation sociale. La pauvreté a aussi un impact sur l’éducation : un quart des élèves du secondaire présentent un retard scolaire et un septième des 18-24 ans quittent prématurément l’école sans diplôme.