Sur un air de fado

© PG

C’est la première fois que Nicolas Barral pose sa signature sur un roman graphique à la fois comme dessinateur et comme scénariste. Et ça valait le coup d’attendre. Sur un air de fado se déroule en 1968, dans un Portugal qui vit pour quelques années encore sous la coupe d’Antonio Salazar. Fernando est médecin, c’est aussi un indécrottable séducteur. La dictature, il la voit un peu partout. Il est au courant des arrestations arbitraires et des tortures policières. Mais il préfère détourner le regard. Jusqu’au jour où sa route croise celle d’un gamin qui n’a pas peur de hurler sa haine pour le régime et va le prendre pour un collabo. Ce qui provoque en lui un sacré déclic. Dans cette BD, Barral oppose intelligemment la terreur quotidienne imposée par le pouvoir et la légèreté d’un homme qui ne veut pas rouvrir une blessure passée. C’est aussi, et surtout, un récit qui traite tour à tour de l’engagement et de la complicité passive à un système, thèmes que l’on raccrochera aisément à plus d’un fait de notre actualité.

Barral, Sur un air de fado, Dargaud, 160 pages, 22,50 euros.

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