Sukkwan Island

En quelques années, le roman de l’auteur américain David Vann est devenu un classique. Il a été traduit en français en 2010 par Laura Derajinski dont il faut saluer le travail sur la langue, vivante dans les dialogues, ample dans les descriptions des paysages de ce bout d’Alaska. Le livre remporte cette même année de nombreux prix, dont le Médicis étranger. Dix ans plus tard, en 2020, Gallmeister l’édite à nouveau et fait précéder le texte des mots de Delphine de Vigan. Une préface qui commence ainsi : ” Sukkwan Island est un livre que l’on devrait lire sans qu’aucun discours le précède “. Et l’écrivaine française a raison : il faudrait s’engager dans ce texte avec une ” confiance ” mêlée d’inquiétude qui se renforce au fur et à mesure que l’histoire avance et que le drame semble se dessiner. Alors, que peut-on dire de plus sur Sukkwan Island sans gâcher l’expérience de lecture ” extrême ” dont parle Delphine de Vigan ? Peut-être simplement qu’il s’agit de l’histoire d’un père qui tente de renouer avec son fils de 13 ans en l’emmenant vivre dans une cabane sur une île inhabitée d’Alaska ; et d’un fils qui suit son père, un peu à contre-coeur, au milieu de la pluie, des ours et du froid, un fils qui sent la fragilité de ce père et fait de son mieux pour être un bon garçon. L’histoire de deux êtres qui se confrontent à eux-mêmes et à une nature puissante, sauvage, envahissante. Un décor total. Une spirale infernale.

David Vann, ” Sukkwan Island “, éditions Gallmeister, 224 pages, 21,60 euros.

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