Satchmo

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C’était le surnom donné au trompettiste de jazz Louis Armstrong: “Satchmo”. Si Léo Heitz a donné ce titre à son premier roman graphique, il ne faut pas en déduire qu’il s’agit d’un biopic. Le récit tissé est néanmoins librement inspiré de la prime jeunesse de cet immense musicien, dans La Nouvelle-Orléans des années 1910. Un père absent, une mère qui vit sous la coupe d’un souteneur et une passion pour une musique que des groupes afro-américains jouent à l’époque dans des sous-sols. Voilà la base. La suite est le fruit de l’imagination de ce jeune auteur français qui nous plonge dans un univers où règne la ségrégation, où il ne s’agit pas uniquement de trouver des moyens pour vivre mais bien pour survivre. Le parti pris graphique est aussi intéressant que l’histoire racontée: tous les personnages ont en effet des visages de souris ou de rats, ce qui donne à ce roman graphique une dimension totalement inattendue, à l’inverse de l’effet généralement obtenu par cette pratique. Nous sommes dans une sorte de conte, certes, mais extrêmement sombre et torturé. Une réussite.

LÉO HEITZ, SATCHMO, EDITIONS JUNGLE, 184 PAGES, 19,95 EUROS.

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