Repères par secteurs

Dix tendances commerciales pour 2022

1. La politique monétaire ultra-libre bat en retraite. La Réserve fédérale américaine réduit son programme d’achat d’obligations et augmente légèrement les taux d’intérêt vers la fin de 2022.

2. Les épidémies de covid perturbent les systèmes de santé et engendrent de nouveaux variants. Fort heureusement, la capacité de production de vaccins pourrait être multipliée par cinq, pour atteindre 22 milliards de doses.

3. Les ventes au détail en ligne représentent 17% du total des ventes, contre 10% en 2019. Mais la croissance du commerce électronique ralentit à mesure que les restrictions liées au virus sont levées et que les consommateurs retournent dans les magasins.

4. Le tourisme connaît une nouvelle année difficile. Les départs internationaux augmentent de plus de 50%, mais ne parviennent pas à atteindre le total de 2019, car les interdictions de voyager fluctuent en fonction du nombre de cas de covid.

5.Le cartel pétrolier Opep+ augmente sa production, mais les prix seront en moyenne environ 10% plus élevés en 2022. Les prix du gaz naturel resteront élevés, tout particulièrement en Europe.

6. L’indice des prix des matières premières de l’Economist Intelligence Unit baisse légèrement. Grâce à une demande solide, les prix restent toutefois largement au-dessus des niveaux prépandémiques.

7. Les opérateurs 5G atteignent 41 des 60 plus grands pays-marchés début 2022. L’Amérique latine et l’Asie sont en tête des enchères du spectre. L’Amérique lance des essais 6G.

8. Joe Biden investit dans la construction dans le cadre de son accord de 1.000 milliards de dollars ; la Chine investit elle aussi massivement. Les dépenses d’infrastructure augmentent de 5% pour atteindre 25.000 milliards de dollars dans le monde.

9. L’Otan tourne son attention vers l’Asie. Les Etats-Unis, qui sont les premiers à dépenser pour la défense, augmentent leurs dépenses de 1,6% pour contrer la Chine, qui augmente les siennes de près de 7%.

10. Des films hollywoodiens tant attendus attirent les spectateurs dans les salles de cinéma. Les Etats-Unis reprennent la tête du box-office, avec 9 milliards de dollars, repoussant la concurrence chinoise.

Environnement commercial

Le PIB mondial augmentera de 4,4% en 2022, mais les progrès seront inégaux. L’Asie et l’Amérique du Nord commenceront l’année à des niveaux de production égaux ou supérieurs à ceux de 2019, mais l’Europe, l’Amérique latine, le Moyen-Orient et l’Afrique n’y parviendront que plus tard, en 2022. A mesure que les gouvernements et les banques centrales suppriment leurs mesures de relance, le dollar augmente et l’inflation diminue. Certaines banques centrales vont commencer à pousser les taux à la hausse.

Secteur automobile

En 2022, les ventes de véhicules neufs n’atteindront pas les niveaux prépandémiques (c’est-à-dire ceux de 2019). Les ventes de voitures neuves augmenteront de 6%, celles des véhicules utilitaires de 7%. L’Europe occidentale enregistrera le plus fort rebond, suivie de près par le continent américain. Les marchés asiatiques, qui ont moins de chemin à parcourir pour se redresser, prendront la tête du peloton et s’offriront près de la moitié des ventes mondiales. La guerre technologique sino-américaine se poursuivra, les pénuries de semi-conducteurs limitant la production de véhicules.

Le plus notable est l’essor des véhicules électriques, stimulé par les normes de réduction des émissions et les largesses du gouvernement. L’Amérique consacrera 174 milliards de dollars aux véhicules électriques, mais les Européens et les Chinois en achèteront plus de 4 millions sur les 5,6 millions vendus. Ils représenteront 9% des nouvelles voitures en 2022, contre 4% en 2019, à mesure que la demande augmente. La société japonaise Toyota lancera sa première voiture entièrement électrique ; les véhicules de plus grande taille, tels que le pick-up électrique F150 de Ford, proliféreront. Le vietnamien VinFast et le chinois Zhiji, soutenu par Alibaba, feront leur apparition. Les fabricants investiront massivement dans les centres de production: l’ElectriCity de Renault en France, l’usine retardée de Tesla à Berlin et l’usine indonésienne de Hyundai. Des financements seront consacrés aux infrastructures de recharge et à la production de batteries. L’approvisionnement en batteries sera toutefois limité par la pénurie de matières premières.

Les véhicules autonomes, eux aussi, vont passer à la vitesse supérieure, mais lentement. Volkswagen va mettre à niveau son logiciel dans le cadre de ses efforts en faveur des voitures à conduite autonome. La société chinoise Pony.ai va lancer des robotaxis sans conducteur en Californie, au même titre que Waymo et Cruise. Le Qatar va mettre en place des transports publics autonomes. L’Union européenne va toutefois renforcer les règles de sécurité routière afin de rassurer les personnes inquiètes à l’idée d’utiliser des véhicules à conduite autonome.

Défense et aérospatiale

L’industrie aérospatiale commerciale reprendra lentement de l’altitude en 2022, à mesure que les aéroports se rempliront. Airbus et Boeing vont augmenter leur production, en se concentrant sur les avions à fuselage étroit. Actuellement cloué au sol, le 737 Max de Boeing va pouvoir reprendre son service normal. Ces avions court-courriers ont de meilleures perspectives que les avions gros-porteurs: en effet, les difficultés liées à la pandémie des voyages long-courriers perdureront. Selon l’agence de notation Moody’s, le secteur de l’aérospatiale commercial ne retrouvera pas les sommets de 2019 avant 2024-2025.

En revanche, les marchés de la défense seront en hausse. L’Otan, qui a quitté l’Afghanistan, se concentrera sur la Chine et remplacera son “concept stratégique” qui prévaut depuis 10 ans et qui encadre sa finalité et ses objectifs. L’Amérique, de loin le pays qui dépense le plus pour sa défense, augmentera son budget pour faire face à la concurrence de la Chine, mais de seulement 1,6%. Les autres membres de l’Otan augmenteront leurs dépenses militaires de 3 à 10%. Le Japon dépassera son plafond de dépenses militaires, fixé à 1% du PIB, pour tenir la promesse faite aux Etats-Unis de renforcer ses défenses. La Chine, quant à elle, augmentera son budget militaire de près de 7%.

Repères par secteurs

L’Arabie saoudite accueillera le premier salon mondial de la défense dans le but de renforcer ses capacités militaires. Elle craint en effet que les livraisons d’armes par les puissances étrangères ne soient réduites à cause de son bilan alarmant en matière de droits de l’homme.

A tenir à l’oeil: Les entreprises de défense vont prospérer en raison de l’inquiétude des gouvernements face aux cyberattaques. Avec l’aide de Boeing, l’Amérique va protéger les satellites militaires des cybersorties. L’entreprise britannique BAE Systems va déployer une technologie antibrouillage dans un système GPS militaire.

Energie

Les prix de l’énergie ont bondi en 2021, notamment en Europe, et aucun répit n’est à prévoir. Les prix ont grimpé en flèche en raison de la hausse de la demande dans les économies en réouverture, alors que l’offre restait faible. En 2022, le mélange de Brent, la référence mondiale du pétrole, se vendra en moyenne à environ 79 dollars le baril, soit environ 10% de plus que l’année précédente. La situation ne devrait pas empirer, car le groupe d’approvisionnement Opep+ et d’autres producteurs augmenteront progressivement leur production. En revanche, pour le gaz naturel, c’est une tout autre histoire. En 2021, les prix ont atteint des records en Europe et si le prix moyen diminuera légèrement en 2022, il restera deux à trois fois plus élevé qu’en 2019. Le froid ne fera qu’aggraver la situation, entraînant de nouvelles flambées de prix.

Les pays producteurs de pétrole souhaitent se détourner de la substance noire polluante, mais, ironiquement, ils prévoient de financer cette transition en tirant tout le profit possible des combustibles fossiles. Après avoir chuté au plus fort de la pandémie, la consommation mondiale de pétrole et de gaz augmentera à nouveau en 2022, ce qui fera grimper les émissions de carbone. Toujours moins chères, les énergies renouvelables gagnent toutefois du terrain. En effet, sous la présidence Biden, la plus grande économie du monde deviendra plus verte. La consommation américaine d’énergie renouvelable dépassera les 200 millions de tonnes d’équivalent pétrole, soit 11% de plus qu’avant la pandémie, grâce aux nouveaux panneaux solaires et aux éoliennes. Cependant, les énergies renouvelables ne répondront qu’à moins d’un dixième de la demande énergétique américaine en 2022. En Chine, la deuxième plus grande économie, le tableau sera similaire, avec des parcelles vertes de plus en plus nombreuses, mais des sources d’énergie sales toujours dominantes. Il est encourageant de constater que même des supermarchés pétroliers tels que TotalEnergies tentent d’assainir leurs pratiques (en 2022, Total a choisi l’Irak, plutôt qu’ailleurs, pour construire des centrales solaires). Certes, cela n’empêchera peut-être pas les températures de grimper en flèche.

Divertissement

Les Etats-Unis seront à nouveau le plus grand marché du box- office mondial en 2022, après avoir été détrônés par la Chine en 2020 et 2021. Selon le cabinet de conseil PwC, les recettes du box-office mondial vont augmenter de 58%, car des déploiements de vaccins et des sorties hollywoodiennes tant attendues, comme Batman, tireront les téléspectateurs hors de leur canapé. Les recettes seront toutefois inférieures de 10% à celles de 2019, notamment parce que les films sortent simultanément sur les services de streaming et dans les salles de cinéma. A l’échelle mondiale, le nombre d’écrans de cinéma ne retrouvera pas son niveau d’avant la pandémie.

En 2022, les diffuseurs vont consacrer des sommes considérables à la production de contenus originaux – 17 milliards de dollars pour le seul Netflix. Ces produits seront de plus en plus souvent conçus sur mesure, en fonction des goûts locaux. La pénurie de films américains à gros budget a accentué cette tendance, surtout en Asie (notamment au Japon et en Corée du Sud). Les plateformes de streaming espèrent en profiter pour compenser la diminution du nombre de nouveaux clients sur les marchés matures comme les Etats-Unis, dans un contexte de réouverture d’autres activités de loisirs. Les téléspectateurs préféreront les plateformes de streaming, avec leurs vastes bibliothèques, à la télévision par câble, dont la part de marché va diminuer.

Repères par secteurs

Dans la direction opposée, on trouve les jeux vidéo, dont les revenus atteindront 168 milliards de dollars, soit 32% de plus qu’en 2019, malgré les restrictions officielles imposées aux jeux des enfants par la Chine. La bataille pour la suprématie fait rage entre les grandes entreprises technologiques, dont Amazon, Apple, Google, Microsoft, Sony et Tencent. Netflix s’apprête à entrer dans la danse en proposant également des jeux vidéo à ses abonnés. Mais tous craindront l’expansion du métavers de Facebook, un univers virtuel où les internautes peuvent travailler, faire des achats et se divertir.

A tenir à l’oeil: Il faut s’attendre à de nouveaux drames dans le secteur du streaming, à mesure que les mégafusions se terminent. Discovery et WarnerMedia vont créer une autre plateforme de streaming géante ; le rachat de MGM Studios par Amazon, pour 8,5 milliards de dollars, va enrichir sa création de contenus. Disney, Hulu et Netflix devront rester sur leurs gardes.

Services financiers

Les entreprises financières vont passer au crible leurs propres finances en 2022 tandis que les gouvernements allègent les aides liées aux pandémies. Si l’inflation persiste, les taux d’intérêt pourraient augmenter, ainsi que les risques chez les prêteurs les plus faibles. Dans le pire des cas, les créances douteuses de l’Europe pourraient atteindre 1.400 milliards d’euros et celles de l’Inde pourraient dépasser 11% des actifs. Dans le meilleur des cas, les gouvernements réduiront progressivement leur soutien et le total des actifs bancaires mondiaux augmentera de 6%, pour atteindre 187.000 milliards de dollars.

Les banques échapperont en grande partie à la nouvelle réglementation, à l’exception du Libor, qui a fait l’objet de scandales. Les régulateurs vont se concentrer sur la technologie financière alors qu’ils s’efforcent de rattraper le boom de la fintech. La Chine va appliquer de nouvelles règles de solvabilité aux prêteurs en ligne tels que Ant Group, les obligeant à assainir leurs rapports de crédit. L’UE et le Japon vont restreindre la collecte de données numériques. Les Etats-Unis vont contrôler le trading en ligne. Les quatre juridictions s’attaqueront aux monnaies numériques, en particulier aux stablecoins (ou monnaies stables, les monnaies cryptographiques arrimées à de l’argent conventionnel), par crainte qu’elles ne mettent en péril la stabilité financière.

Malgré cela, les gouvernements en profiteront pour réaffirmer leur contrôle en délivrant des licences de banque numérique. Les banques centrales vont développer leurs propres monnaies numériques pour contrer les stablecoins. Le boom de la fintech privée va également se poursuivre. Le développement des “super-applications” permettra aux consommateurs de gérer leur argent sur une seule et même plateforme. Les services “Acheter maintenant, payer plus tard” vont créer des alternatives en ligne aux cartes de crédit.

Les cotations boursières financeront le boom des technologies financières. Hong Kong misera sur un système de règlement simplifié pour attirer les entreprises chinoises boudées par les Etats-Unis. Le Japon et Singapour se tourneront vers les sociétés d’acquisition spécialisées pour entrer en action. La Grande-Bretagne, qui fait son chemin en dehors de l’UE, cherchera également à exploiter les technologies financières, ainsi que la finance verte.

Alimentation et agriculture

L’indice des prix des denrées alimentaires, des aliments pour animaux et des boissons de l’Economist Intelligence Unit reculera de 1% en 2022, mais restera bien au-dessus des niveaux prépandémiques. Les prix des oléagineux, des céréales et du sucre ont grimpé en flèche en 2021 en raison de la forte demande d’aliments pour le bétail et des mauvaises conditions de culture dans certaines régions. Les prix se modéreront à mesure que les marchés réagiront au ralentissement de la croissance économique et à la diminution des perturbations de l’offre. Dans les céréales, les stocks de maïs augmenteront et les prix baisseront de 5%, mais ils resteront supérieurs de 45% aux niveaux de 2019.

Repères par secteurs

La volatilité sera parfois à couper le souffle. Ainsi, les prix des oléagineux passeront d’un gain de 43% en 2021 à une chute de 3% en raison de la hausse de la production. Le soja suivra cette tendance. Les éleveurs de porcs en Chine (qui représentent un tiers de la demande de soja) reconstituent leurs cheptels après la dernière épidémie de peste porcine. Les bestiaux affamés contribueront à la hausse de l’appétit mondial pour le soja de 3% au cours de la campagne 2021-2022.

Le thé est la boisson préférée du monde (après l’eau), mais les goûts changent. Les alternatives au thé noir, comme les thés aux fruits et le rooibos, vont se répandre, grâce à leurs supposés bienfaits pour la santé et à un marketing intensif. La consommation mondiale de thé augmentera donc de 4% en 2022, les prix de 8%. Les prix du café ont bondi de plus d’un cinquième en 2021 après que la météo au Brésil, principal pays producteur, est devenue étrangement britannique. Les prix devraient baisser sous les cieux plus cléments de 2022. Au fur et à mesure que le climat mondial change, des cultures familières s’implanteront dans des endroits incongrus: voyez la culture des avocats en Italie.

A tenir à l’oeil: Chaque année, le monde gaspille 1,6 milliard de tonnes de nourriture, pour une valeur de 750 milliards de dollars, selon l’Onu. Un groupe de jeunes entreprises, principalement américaines, tente de remédier à cette situation, souvent en collaboration avec des géants comme Nestlé. Les aliments upcyclés utilisent les éléments qui passent à travers les mailles du filet du système alimentaire pour créer du nouveau. Les produits upcyclés naissants vont des substituts de lait fabriqués à partir de céréales provenant de la brasserie, aux arômes extraits de coquilles de noisettes.

Soins de santé

De nouvelles épidémies de covid perturberont les soins de santé et augmenteront le risque d’apparition de nouveaux variants dangereux (voir l’encadré “Et si?” p.91). Tandis que les pays riches fournissent des doses de rappel, les pays pauvres auront du mal à vacciner les personnes vulnérables. Les pénuries de vaccins vont toutefois s’atténuer: la capacité de production pourrait être multipliée par cinq pour atteindre près de 22 milliards de doses. L’Asie abandonnera progressivement sa stratégie “zéro covid” à mesure que la vaccination s’accélère. Avec plus de vaccins et de meilleurs traitements, les décès liés au covid vont diminuer.

Le coronavirus n’est pas la seule préoccupation. La mortalité due au cancer va augmenter, car les hôpitaux doivent faire face à un afflux de patients. Ils essaieront également de rattraper les opérations non urgentes qui ont été retardées, telles que les remplacements de hanches. Les besoins en matière de soins de santé mentale vont augmenter à mesure que les patients se débattent avec les séquelles du covid. La technologie sera un atout: les algorithmes permettront de classer les patients par ordre de priorité, tandis que les biopsies liquides utiliseront des tests sanguins pour détecter les cancers précoces. La télémédecine soutiendra les soins de routine, même si les régulateurs seront attentifs aux services de mauvaise qualité et à la fraude.

Les patients constateront que la pandémie a amélioré certains aspects des soins de santé. Les essais cliniques seront transformés, la hausse du nombre de participants permettra d’obtenir de meilleures réponses. Les nanoparticules lipidiques et l’ARN messager, les technologies à l’origine de certains vaccins contre le covid, pourraient être redéployés pour lutter contre le cancer et d’autres maladies. Les leçons tirées de la traçabilité pourraient être utilisées pour les antibiotiques (puisque l’UE interdit leur utilisation chez les animaux).

Compte tenu de l’importance de la demande de soins, les dépenses de santé mondiales vont augmenter de 5% en dollars américains. Celles des Etats-Unis grimperont encore plus vite, propulsées par une couverture élargie dans le cadre du plan fédéral de secours pour la pandémie. Si tous les Etats fédéraux participent, 7 millions de personnes supplémentaires s’inscriront à Medicaid, un programme d’assurance maladie destiné aux pauvres.

Infrastructures

Doté d’un budget de 1.000 milliards de dollars, le programme d’infrastructures de Joe Biden devrait stimuler l’économie américaine en 2022. Le gouvernement consacrera 269 milliards de dollars aux transports, 73 milliards de dollars aux énergies propres et à la recharge des véhicules électriques, et 65 milliards de dollars à l’internet haut débit. En 2022, la première tranche du financement permettra d’augmenter de 4,3% les investissements bruts en capital fixe des Etats-Unis, une sorte d’indicateur des dépenses d’infrastructure, pour atteindre 4.000 milliards de dollars. A l’échelle mondiale, les investissements augmenteront de 6% pour atteindre 25.000 milliards de dollars.

Repères par secteurs

Sur ce total, 12.000 milliards de dollars seront consacrés à l’Asie. La Chine se concentrera ainsi sur le développement de trois pôles urbains (un pour le sud, un pour l’est et un pour le nord) et sur la préparation des Jeux olympiques d’hiver de 2022 à Pékin. La nouvelle route de la soie (“Belt and Road Initiative”) de la Chine sera défiée par le plan “Build Back Better World” du G7 ; les deux parties veulent accroître les investissements durables et leur influence politique. Les réseaux de télécommunications, la logistique et les énergies propres attireront également des fonds. Les projets ferroviaires s’essouffleront, mais l’Inde achèvera la construction de ses corridors de fret ferroviaire.

Les infrastructures de transport s’affaibliront à mesure que les habitudes de voyage post- pandémie changeront. D’anciens projets seront menés à bien – le Crossrail ouvrira ses portes à Londres, Lisbonne se dotera d’un nouvel aéroport et Hong Kong d’une troisième piste d’atterrissage – mais les nouveaux projets languiront. L’Europe s’appuiera sur son Pacte vert pour stimuler les dépenses. L’UE dominera un marché d’obligations vertes de plus de 1.000 milliards de dollars, mais elle se dotera également un nouveau gazoduc balte.

A tenir à l’oeil: En 2022, le Fonds d’investissement public de l’Arabie saoudite donnera un coup de pouce de 1.000 milliards dollars à ses “giga-projets” nationaux. Le Red Sea Project, un ensemble de complexes hôteliers de luxe de la taille de la Belgique, inaugurera ses premiers hôtels. Il en sera de même pour Neom, une ville durable, sans voiture et futuriste, au nord-ouest du pays.

Technologies de l’information

Les entreprises qui n’étaient pas encore convaincues de l’importance vitale d’investir dans ce domaine ont certainement été convaincues par la pandémie. Celle-ci a en effet incité les entreprises à investir dans des technologies allant du soutien au télétravail au suivi des expéditions à l’étranger.

En 2022, le marché de l’informatique connaîtra une croissance de 4%. Les entreprises limiteront leurs dépenses en matériel après avoir investi massivement dans de nouveaux appareils en 2021 pour équiper les travailleurs à domicile. Mais les logiciels vont se développer rapidement. Le cabinet d’études Gartner prévoit que les logiciels destinés aux entreprises connaîtront la croissance la plus rapide, soit près de 12%. Avec l’essor du travail hybride, les entreprises voudront s’assurer que la technologie fonctionne efficacement et en toute sécurité. Par crainte de cyberterrorisme, les gouvernements vont également investir massivement: les Etats-Unis ont ainsi affecté 9,8 milliards de dollars à la cybersécurité en 2022.

L’adoption généralisée des réseaux 5G à haut débit donnera un coup de pouce aux nouvelles technologies, qu’il s’agisse de drones pour surveiller les cultures ou de blockchains pour enregistrer la provenance des marchandises. Dans les grandes usines, les entrepôts et les ports, ces technologies permettront d’améliorer la sécurité tout en augmentant considérablement le nombre de dispositifs connectés à internet. Le fameux “internet des objets” sera également apprécié des gouvernements des pays riches. Ils peuvent effectivement l’utiliser pour recueillir et analyser des données de surveillance afin d’améliorer la gestion du trafic ou faire face aux catastrophes naturelles. A l’échelle mondiale, Gartner prévoit 21,3 milliards de dollars de dépenses gouvernementales dans l’internet des objets en 2022.

Repères par secteurs

Médias

Le covid a moins affecté les dépenses publicitaires que ce que beaucoup craignaient. Selon Dentsu, un géant japonais des médias, les recettes publicitaires devraient augmenter de 7% en 2022, après avoir retrouvé les niveaux de 2019 en 2021. Les grands marchés de consommation (Amérique, Grande-Bretagne, Inde et Russie) afficheront une croissance rapide en 2022, les entreprises tentant de reconquérir des clients. Les dépenses augmenteront de 8% en Amérique du Nord et de 6% en Asie-Pacifique, dopé par les bons résultats de la Chine. Les chiffres d’audience décevants des Jeux olympiques de Tokyo en 2021 pourraient cependant dissuader les annonceurs d’investir dans les Jeux olympiques d’hiver de Pékin.

La publicité extérieure a été touchée de plein fouet par la pandémie. Toutefois, selon le cabinet de conseil PwC, lorsque les vaccinés sortiront en 2022, les dépenses en panneaux, affiches et autres augmenteront de 19%. Un tiers de ces publicités seront numériques, les entreprises cherchant des moyens élégants d’attirer l’attention. Les installations numériques génèrent également des données qui aideront les entreprises à affiner leur marketing. Dentsu prévoit dès lors que 51% des dépenses publicitaires globales seront consacrées à la variété numérique.

Les publicités mobiles représenteront plus de 64% des dépenses publicitaires sur internet, car les vendeurs profitent des achats en ligne et des réseaux sociaux, ce qui engraisse les bourses des géants de la technologie. Amazon, qui contrôlait 10% du marché publicitaire numérique américain en 2020, selon eMarketer, tentera de se tailler une plus grande part du gâteau. Il en sera de même pour son rival, Walmart, qui a réorganisé son activité publicitaire en forte croissance. Les entreprises de presse écrite sont moins satisfaites du passage au numérique. En effet, les annonceurs qui investissent encore dans les journaux et les magazines privilégieront leurs versions numériques.

Repères par secteurs

Métaux et mines

Le bond de près de 40% des prix des produits industriels en 2021 a été le plus rapide depuis 10 ans. En 2022, les prix reculeront quelque peu à mesure que le rythme de la croissance mondiale ralentira et que les contraintes d’approvisionnement liées aux pandémies s’atténueront. Les différentes matières premières dites “dures” divergeront. Les prix des métaux progresseront de 1,1%, mais certains d’entre eux, dont l’acier, baisseront, car la bulle post-pandémique se dégonfle progressivement.

L’économie de la Chine dictera le marché de nombreux métaux. L’enthousiasme pour l’écologisation et l’urbanisation stimulera la demande de cuivre et d’aluminium. Cependant, la volonté des autorités de lutter contre la pollution pourrait freiner la production d’aluminium et d’acier ; les tarifs de l’électricité pour les fonderies d’aluminium ont déjà été augmentés. La production mondiale d’aluminium, qui émet 16,5 tonnes de CO2 par tonne contre 2,3 tonnes pour l’acier, augmentera néanmoins.

Il en va de même pour la production de cuivre. Au Pérou, l’extraction va pouvoir débuter à la mine de Quellaveco, d’une capacité de 300.000 tonnes par an, appartenant à Anglo- American et au japonais Mitsubishi. Le Pérou est le deuxième plus grand producteur de ce métal, avec une production de 2,4 millions de tonnes par an, derrière les 5,8 millions du Chili. Mais les risques en surface sont nombreux. Pedro Castillo, le président, s’est engagé à nationaliser les ressources minérales et à augmenter les taxes minières. A l’échelle mondiale, les prix élevés du cuivre vont encore augmenter de 4%, car les investissements affluent dans les projets d’énergie propre tels que la fabrication de véhicules électriques, le cuivre étant un ingrédient essentiel des batteries.

Immobilier

Les marchés mondiaux de l’immobilier ont bien résisté à la pandémie, mais en 2022, les gouvernements vont couper les vannes: au revoir les exonérations de loyers et d’impôts, bonjour les expulsions. Les entreprises réduiront la taille de leurs bureaux, de nombreux travailleurs se montrant réticents à faire la navette, et les magasins fermeront leurs portes en raison de l’augmentation des ventes en ligne. Les hausses des taux d’intérêt vont freiner l’octroi de prêts. La Chine va limiter le crédit, mais certains de ses plus grands promoteurs immobiliers, comme Evergrande, sont dangereusement surendettés. Le droit de timbre réintroduit en Grande-Bretagne va faire baisser le prix des maisons. Là-bas comme en Amérique, les acheteurs les plus riches pourraient être soumis à des impôts sur les plus-values et à des impôts sur la fortune en Espagne et au Canada. L’Ecosse et certaines régions d’Amérique vont plafonner les locations de type Airbnb, dissuadant ainsi les investisseurs.

Au fur et à mesure que les priorités changent, des opportunités se présentent. Des Bahamas à l’île Maurice, les stations balnéaires attireront les travailleurs à distance, y compris les techies de San Francisco. Les villes mondiales avec un taux de vaccination élevé et des infrastructures solides, comme Londres, Francfort et Singapour, tireront leur épingle du jeu, tout comme les villes chinoises. La part des investisseurs étrangers sur le marché locatif de ces villes atteindra 47%, selon Savills, une société de conseil en immobilier, car les marchés financiers courtisent les fonds d’investissement immobilier. Les taux d’inoccupation des bureaux diminueront et les prix augmenteront vers la fin de l’année 2022, car les entreprises les plus exigeantes convoitent des locaux plus luxueux ou plus écologiques.

Repères par secteurs

Les détaillants en ligne n’ont peut-être pas besoin de magasins, mais ils ont besoin d’espace d’entreposage: à elle seule, l’Europe l’augmentera de 4 millions de mètres carrés. L’Asie se dotera de centres logistiques à mesure que le commerce reprendra ; les centres de données se multiplieront. La législation en matière d’urbanisme s’adaptera à l’évolution de la demande, en encourageant les ceintures vertes et la construction de logements dans les centres-villes.

Vente au détail

La part du commerce en ligne dans les ventes totales augmentera à nouveau en 2022, pour atteindre plus de 17%, contre 10% en 2019. La croissance par rapport à l’année précédente sera toutefois ralentie pour atteindre 13%, car les gouvernements assouplissent les restrictions sur les mouvements des citoyens. Les régulateurs vont s’attaquer aux géants de l’internet parce qu’ils craignent des pratiques anticoncurrentielles et une utilisation déloyale des données. Cependant, les vendeurs en ligne aboliront de plus en plus les frontières. Les ventes internationales représenteront ainsi 22% du commerce électronique d’ici à 2022, l’Asie en tête. Face aux difficultés logistiques croissantes, les grands détaillants vont livrer davantage de marchandises via des drones commerciaux: l’entreprise allemande Hellmann Logistics lancera une flotte en 2022.

Les Européens ont adopté le commerce électronique avec moins d’enthousiasme que les Asiatiques et les Américains, mais la pandémie a fait d’eux une cible, notamment pour les entreprises de livraison de produits alimentaires. Certains de ces détaillants axés sur l’Europe se regrouperont en 2022, après une vague de nouvelles entrées, et d’autres se dirigeront vers l’étranger. Après avoir étendu ses services de livraison rapide de produits alimentaires à toute l’Europe, la société turque Getir convoite le marché américain. Les acteurs américains chercheront également des opportunités en Europe: Gopuff a ainsi acheté une start-up de livraison britannique en 2021 et pourrait faire la chasse à d’autres acquisitions.

Les biens d’occasion recherchés auront le vent en poupe. La génération Y fortunée se soucie davantage du développement durable que les générations précédentes, de sorte que le secteur de la vente de vêtements de seconde main pourrait plus que doubler en valeur par rapport à 2019, pour atteindre 20 milliards de dollars en 2022, selon thredUp, un vendeur en ligne d’articles d’occasion. Même les marques de luxe vont se lancer sur ce marché autrefois utilisé pour séduire les jeunes. L’évolution des goûts des jeunes incitera également les magasins physiques et en ligne à accepter les paiements en cryptomonnaies.

Télécommunications

La couverture des réseaux 5G va s’étendre rapidement, atteignant au moins 41 des 60 plus grands marchés d’ici début 2022. Treize autres pays, situés pour la plupart en Amérique latine et dans les pays asiatiques en développement, s’empresseront de répartir le spectre 5G. L’Inde, qui est en proie à l’épidémie de coronavirus, est à la traîne et ne tiendra probablement pas d’enchères avant le deuxième trimestre, au moins. En revanche, dans la course à la 5G, la Chine a obtenu de meilleurs résultats que de nombreux pays développés. Le plus grand marché des télécommunications au monde se rajoutera aux plus de 600.000 stations de base 5G du début de l’année 2022, espérant ainsi permettre de nouvelles avancées en matière d’intelligence artificielle, d’informatique dans le nuage et de fabrication de puces.

Repères par secteurs

Soucieux de ne pas se laisser distancer, les Etats-Unis (comme certaines parties de l’Asie du Nord) vont débuter leurs essais de la 6G. Les clients du monde riche s’arracheront les services 5G et s’équiperont de nouveaux téléphones compatibles 5G, qui, selon le cabinet d’études Canalys, représenteront plus de la moitié des smartphones livrés en 2022. Toutefois, certains lancements pourraient être retardés en raison d’une pénurie mondiale de puces à semi-conducteurs qui pourrait durer jusqu’à la mi-2022, ce qui rendrait les gadgets plus coûteux. Dans le même temps, l’Amérique latine et l’Afrique du Nord seront en tête de la croissance des abonnements à la téléphonie mobile et à la bande fixe, les gouvernements s’efforçant de stimuler leurs économies.

A tenir à l’oeil: Apple a perdu du terrain face à ses rivaux asiatiques dans le domaine des smartphones, mais restera en tête dans le domaine des wearables. En 2020, les wearables et les articles connexes, sa ligne de produits la plus fébrile, ont produit 31 milliards de dollars de ventes – trois fois plus qu’en 2015. Les montres intelligentes ont une valeur de nouveauté que les smartphones ont perdue. Elles attireront les consommateurs obsédés par leur santé et désireux de surveiller leur température ou leur tension artérielle. Apple s’efforcera de convaincre davantage de propriétaires d’iPhone d’acheter une montre.

Voyages et tourisme

Le tourisme ne pourra pas décoller en 2022, car les interdictions de voyager fluctuent en fonction du nombre de cas de covid. Les départs de touristes internationaux augmenteront de plus de 50%, à 1,1 milliard, mais n’atteindront pas le total de 1,5 milliard de 2019. La Chine, autrefois la plus grande source de touristes, sera à la traîne des Etats-Unis, et n’ouvrira ses frontières qu’à Hong Kong et Macao. A l’échelle mondiale, les entreprises réduiront leurs déplacements professionnels en se réunissant virtuellement, ce qui permettra de réduire les coûts et les émissions de carbone.

Les compagnies aériennes, qui brûlent de l’argent, augmenteront les prix pour atteindre leur seuil de rentabilité. Certaines pourraient fusionner (Norse Atlantic, compagnie à bas prix, sera l’un des seuls nouveaux arrivants). Tous seront contraints de réduire la pollution dans le cadre du système de compensation et de réduction des émissions de carbone pour les compagnies aériennes internationales, mais les objectifs ont été assouplis pour tenir compte de l’effondrement dû à la pandémie. Certains navires seront également soumis à de nouvelles règles en matière d’émissions à partir d’avril.

Il y aura quelques lueurs d’espoir dans l’obscurité. Dubaï attirera les touristes à son Expo reprogrammée. L’Arabie saoudite construira de nouvelles stations balnéaires et laissera les pèlerins vaccinés participer au pèlerinage de la Mecque. Même la Nouvelle-Zélande rouvrira ses frontières à mesure que les Kiwis se feront vacciner ; l’Australie fera de même lorsque le taux de vaccination aura atteint les 80%. Aux Etats-Unis et ailleurs, les touristes nationaux contribueront à combler les lacunes. Les recettes des visiteurs étrangers seront modérées, mais les hôtels et les restaurants obtiendront 3% de dépenses supplémentaires par rapport à 2019, grâce aux vacances à domicile et à la hausse des prix.

A tenir à l’oeil: Depuis l’arrivée du covid, partir en croisière avec des milliers d’étrangers a perdu de son attrait. En 2022, les compagnies de croisière veulent toutefois que leurs 450 navires deviennent de gigantesques bulles flottantes pour touristes vaccinés. Elles offriront 31,7 millions réservations, soit plus qu’en 2019. Même l’Arctique va rouvrir.

Et si?

Tous les virus mutent, certains plus rapidement que d’autres. C’est le cas du Covid-19. En 2021, on a constaté que des variants hautement contagieux pouvaient rapidement devenir dominants et l’on sait que le covid est bien plus mortel que la grippe. Que se passerait-il s’il émergeait un variant extrêmement infectieux du coronavirus, capable d’échapper aux vaccins existants? Mu, un variant colombien, fut un temps un prétendant au titre. Mais il a été dépassé par le variant delta, qui a balayé le globe en deux mois au début de l’année. En cette fin d’année, c’est le variant omicron, beaucoup plus contagieux que les précédents mais pas forcément plus dangereux, qui semble s’imposer. Tous pourraient cependant de perdre leur place au profit d’un variant à la fois extrêmement contagieux et résistant aux vaccins existants. L’émergence d’une telle souche obligerait les entreprises pharma à modifier leurs produits. Elles testent déjà des versions adaptées aux variants récents. Les autorités de réglementation prennent, elles aussi, l’obsolescence des vaccins au sérieux: l’Agence européenne des médicaments est prête à autoriser des mises à jour des vaccins approuvés, sans essais cliniques complets. La mise en place de ces doses, à la fois comme vaccins initiaux et comme vaccins de rappel, sera une course contre la montre. Pour la grippe, jusqu’à 1,5 milliard de doses par an est adapté à la souche dominante ; avec le covid, environ 12 milliards de doses seraient nécessaires chaque année pour couvrir toutes les personnes de plus de 15 ans. La modification des vaccins prend environ 100 jours, et le lancement de la production mondiale plusieurs mois. Qu’advient-il des doses plus anciennes? Même sans la propagation de nouvelles mutations résistantes, de nombreux Africains ne seront probablement pas vaccinés avant 2023. Il n’est donc pas étonnant que les scientifiques s’efforcent de concevoir des vaccins capables d’éliminer tous les coronavirus une bonne fois pour toutes. Une telle réussite représenterait un grand pas dans la fin de cette pandémie – et dans la prévention des futures pandémies.

Et si?

Les dirigeants chinois font preuve d’une tolérance zéro à l’égard de l’abandon de leur politique “zéro covid”, quel qu’en soit le coût. Lorsqu’un seul travailleur du port de Ningbo-Zhoushan, le troisième port le plus fréquenté au monde, a contracté le covid en août 2021, le gouvernement a rapidement fermé un terminal crucial. Cette situation, ainsi que les restrictions liées à la pandémie dans d’autres villes, a fait chuter l’activité dans les secteurs de la construction et des services en Chine à son plus bas niveau depuis février 2020. Et si une épidémie généralisée de coronavirus en 2022 incitait la Chine à imposer un confinement national strict? Un tel scénario pourrait se produire si les Jeux olympiques d’hiver de Pékin, en février, devenaient un foyer d’infection et que les vaccins chinois, moins efficaces, ne parvenaient pas à enrayer leur propagation. Les conséquences douloureuses se propageraient dans le monde entier. Après tout, les restrictions beaucoup plus limitées imposées par la Chine en 2020 ont entraîné une contraction de 6,8% de son économie en glissement annuel au premier trimestre. Si une telle situation devait se reproduire, les détaillants (notamment les marques de luxe étrangères) qui comptent sur les acheteurs chinois pour compenser la morosité ailleurs seraient cruellement déçus. Les arrêts de production en Chine pourraient provoquer une pénurie mondiale de l’offre, des jouets aux puces informatiques, au moment même où les entreprises espéraient mettre fin aux problèmes d’approvisionnement de 2021. Les effets économiques de l’encombrement seraient considérables. Les pénuries entraîneraient une hausse des prix à la consommation américains supérieure aux prévisions (3%), sapant ainsi les espoirs largement répandus selon lesquels la poussée inflationniste de 2021 n’était que temporaire. Une hausse des taux d’intérêt s’ensuivrait, freinant les investissements des entreprises. Finalement, la reprise mondiale ralentirait avant de s’arrêter.

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