Question d’un lecteur

Pourriez-vous faire le point sur Vertex Pharmaceuticals ? Voyez-vous toujours l’entreprise comme une candidate à une acquisition ?

L’action de Vertex Pharmaceuticals, le leader du marché du traitement de la mucoviscidose, n’a pas échappé au malaise qui a frappé le secteur biotechnologique l’an dernier à la suite des débats menés sur les prix élevés des médicaments durant la campagne électorale américaine. Mais les résultats aussi ont déçu. Le chiffre d’affaires (CA) a certes progressé de 65 % en 2016, de 1,03 à 1,7 milliard de dollars, mais après l’approbation reçue pour Orkambi en septembre 2015, les analystes en attendaient plus. Après Kalydeco, Orkambi est le second produit qui s’attaque aux mutations génétiques responsables de la mucoviscidose. Alors que le premier s’adresse à un groupe cible de 5.000 patients maximum, le second est destiné à 25.000 patients. Fin 2015, le marché tablait encore sur un CA de 2,8 milliards de dollars. Ces prévisions avaient déjà été ramenées à 2 milliards en 2016, pour un résultat final, donc, de 1,7 milliard (979 millions pour Orkambi et 703 millions pour Kalydeco). Le bénéfice est logé à la même enseigne, puisqu’il a finalement fallu attendre le quatrième trimestre 2016 – un an plus tard que prévu – pour observer un premier bénéfice net, modeste, de 32,9 millions de dollars (0,13 dollar par action). Sur une base annuelle, la perte nette s’est réduite de 556 millions de dollars en 2015 à 112 millions de dollars l’an dernier.

Pour 2017, Vertex table sur un CA stable pour Kalydeco (690 à 710 millions de dollars) et sur une hausse à 1,1 à 1,3 milliard de dollars pour Orkambi. Des contrats de remboursement supplémentaires en Europe et une diminution de la limite d’âge des groupes cibles devraient grossir le CA au cours des années à venir. Mais on s’intéressera désormais avant tout au développement clinique d’une trithérapie destinée à la majeure partie des patients. Au deuxième semestre seront publiés les résultats des deux études de phase II et d’une étude de phase I. En matière de recherche sur les patients les plus difficiles à traiter, Vertex a un an d’avance sur Galapagos (qui collabore avec AbbVie). Vertex veut également étendre ses activités à d’autres domaines thérapeutiques et a récemment annoncé des résultats positifs pour une étude de phase II sur le VX-150, un médicament contre l’ostéoarthrite. En janvier, quatre programmes de recherche clinique et préclinique sur le cancer ont été concédés en licence au groupe allemand Merck KGaA contre 230 millions de dollars de royalties sur les ventes futures. L’évolution plus lente qu’espéré du CA lié à Orkambi a réduit la probabilité d’une acquisition. Une percée dans la trithérapie pourrait cependant changer la donne. L’action est à conserver (2B).

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content