Protéger les poissons dans les centrales hydroélectriques

PIERRE THEUNISSEN (LUMINUS): "Les chances de survie des poissons ont considérablement augmenté, tandis que la production d'électricité verte est à peine affectée." © PG

Les centrales hydroélectriques sont dangereuses pour les poissons migrateurs. Pour minimiser cet impact, Luminus a créé le projet Life4Fish. Ses premiers résultats sont très encourageants.

Dans la lutte contre le changement climatique, la production d’énergie renouvelable est cruciale. Les sept centrales hydroélectriques de Luminus sur le territoire belge alimentent déjà 55.000 familles en énergie verte. Mais elles ont également un impact sur les poissons migrateurs dans nos rivières. Pour concilier la migration des anguilles argentées et des jeunes saumons avec la production d’hydroélectricité, le projet Life4Fish a été lancé en 2017. Cette initiative bénéficie du soutien de la Commission européenne par le biais du fonds Life.

Pour réduire la mortalité des poissons, Luminus a testé et validé plusieurs solutions. D’une part, il y a la possibilité d’arrêter les turbines ou de les faire tourner moins. Cette opération est réalisée sur la base d’un modèle qui prédit la migration des poissons. D’autre part, les barrières de dispersion électriques, les systèmes de drainage et les canaux détournent les poissons. Luminus a également installé un nouveau type de turbine qui a trois fois moins d’impact sur les anguilles argentées et les jeunes saumons.

“Le projet Life4Fish a débuté en 2017. Après une phase de diagnostic de deux ans, nous avons sélectionné les solutions les plus pertinentes, explique Pierre Theunissen, chef de projet. Certaines ont montré des effets très positifs, d’autres ont été moins efficaces. Entre 2021 et 2022, nous avons défini notre stratégie globale, puis l’avons mise en oeuvre dans nos six centrales hydroélectriques situées le long de la Meuse. En 2023, nous achèverons le test de validation.”

Les premiers résultats sont déjà très encourageants, selon Pierre Theunissen. “Notre ambition est de porter le taux de survie des anguilles argentées à 80% et celui des jeunes saumons à 90%, sans réduire de manière significative la production d’électricité verte. L’impact de l’initiative Life4Fish sur la biodiversité et sur notre société dans son ensemble devrait donc être très bénéfique.”

Partage des meilleures pratiques

Selon Luminus, ce projet est unique dans la mesure où plusieurs technologies sont mises en oeuvre avec le soutien de divers partenaires multidisciplinaires. “Nous sommes entourés et aidés par les départements de recherche des universités de Liège et de Namur, un centre de recherche de la maison mère EDF et le bureau d’étude Profish Technology, entre autres, précise Pierre Theunissen. Nous aimons également partager nos meilleures pratiques avec d’autres acteurs du secteur de l’énergie.”

Les efforts de Luminus ne se limitent pas au seul projet Life4Fish. L’entreprise veille également à ce que ses parcs éoliens soient intégrés de manière optimale dans leur environnement dès la phase de conception, afin de minimiser les perturbations de la biodiversité locale. L’association à but non lucratif Faune & Biotopes effectue des comptages ornithologiques dans ce cadre depuis 2017. En outre, Luminus a déjà planté plus de 36.000 arbres en Belgique et 3.600.000 en Afrique via son projet Forest in One Day, en collaboration avec l’Institut Jane Goodall Belgique.

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