Pays de contrastes

Malgré les exploits de Francesco Molinari, le golf ne décolle pas vraiment dans la péninsule. © BelgaImage

L’Open d’Italie se déroule cette semaine sur le parcours du Olgiata GC, à Rome. Doté de 7 millions de dollars de prize money, c’est l’un des tournois les plus importants de l’année sur le circuit européen. Il fait d’ailleurs partie des prestigieuses ” Rolex Series “.

En Italie, le golf cultive les paradoxes. Grâce à Francesco Molinari, le pays compte une locomotive exceptionnelle. Le champion turinois, lauréat du British Open en 2018, fait partie des meilleurs joueurs du monde. Parallèlement, de nombreux jeunes talents, comme Andrea Pavan, Guido Migliozzi ou Renato Paratore, frappent aussi aux portes de la gloire. Mais, bizarrement, dans la péninsule, ce sport a conservé un ADN très élitiste qui l’empêche de réellement décoller.

Les chiffres sont là pour le prouver. La Fédération italienne, fondée en 1927, recense seulement 90.000 licenciés. C’est à peine mieux que la Belgique qui en compte près de 70.000 pour une population six fois inférieure. Et c’est évidemment bien moins que la France (400.000), l’Allemagne (600.000) ou même les Pays-Bas (300.000).

En Italie plus qu’ailleurs, la discipline n’a pas encore réussi à passer du noir et blanc à la couleur. Certes, le nombre de clubs est à la hausse (238 contre à peine 17 en 1954) mais le golf reste assez exclusif et fermé. La plupart des Circoli (clubs) sont privés et les cotisations plutôt onéreuses. Et si l’on sent un frémissement chez les jeunes (11.000 juniors affiliés), le golf demeure néanmoins un sport de niche, assez peu médiatisé et à l’image vieillotte.

Tout pourrait pourtant changer radicalement dans les prochaines années. A l’instar des victoires de Constantino Rocca dans les années 1990 qui avaient donné un premier coup d’accélérateur, celles de Francesco Molinari mais surtout l’édition 2022 de la Ryder Cup devraient définitivement mettre le swing sous les feux de la rampe, de Milan à Palerme. La mythique compétition se disputera en effet à Rome, sur le parcours du Marco Simone G&CC. Il s’agit d’un véritable honneur si l’on sait que l’épreuve n’a élu résidence que deux fois en dehors des îles Britanniques et des Etats-Unis : à Valderrama en 1997 et à Paris en 2018.

La désignation de Rome (aux dépens notamment de la candidature allemande) a suscité de nombreuses polémiques. Un moment, on a même redouté que, faute des budgets nécessaires (plus de 150 millions d’euros), la ville renonce à relever le défi. Il n’en sera rien. D’ores et déjà, des travaux de rénovation ont commencé sur le parcours. Grâce à l’impact de la Ryder Cup, la compétition sportive la plus médiatisée de la planète après les Jeux olympiques et la Coupe du monde de football, le golf italien espère sortir enfin de l’ombre et aller à la rencontre d’un nouveau public plus jeune et dynamique. La ” Road to Roma 2022 ” est déjà dans tous les esprits.

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