Nouvelle stagnation du chiffre d’affaires

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Au terme du premier semestre, Telenet semble en bonne voie de réaliser ses prévisions pour cet exercice. Le chiffre d’affaires (CA) se stabilisera cette année alors que le cash-flow opérationnel (EBITDA) progressera d’environ 5 %. Au deuxième trimestre, le CA est resté à peu près inchangé à 622,3 millions d’euros. L’EBITDA a gagné 5 %, à 303 millions d’euros, grâce aux synergies consécutives à l’acquisition de Base. Le rachat de SFR BeLux a apporté au groupe environ 190.000 nouveaux clients en télévision numérique, Internet haut débit et téléphonie fixe. Telenet lorgne aussi sur Voo pour étendre sa position sur le marché bruxellois et wallon. Comme au premier trimestre, Telenet a perdu des clients en télévision numérique. La perte de 15.000 abonnés n’est certes pas énorme sur un total de près de 1,8 million de clients, mais elle illustre que la croissance s’est arrêtée. Telenet souffre de la nouvelle offre télévisuelle d’Orange Belgium.

L’IBPT, le régulateur belge des télécommunications, veut abaisser cet automne les ” tarifs de gros “, soit les indemnités que doit payer Orange Belgium à Telenet pour l’utilisation du réseau câblé. Vu la situation duopolistique (Telenet-Proximus) sur le marché belge, l’IBPT entend accroître la concurrence. Pour démontrer que celle-ci est suffisante, Telenet invoque la baisse du nombre d’abonnés à la télévision. Avec 8,1 %, la rotation de clients dans la télévision numérique et l’Internet haut débit était plus élevée que l’an dernier. Comme chez d’autres opérateurs, d’ailleurs. Une tendance qui devrait se poursuivre car depuis le 1er juillet il est encore plus aisé de changer d’opérateur. Le point positif est cependant que le CA moyen par utilisateur a augmenté de 3 % en rythme annuel, à 54,9 euros. Le cash-flow libre, de 153 millions d’euros, était supérieur aux attentes et c’est notamment grâce au ” vendor financing : depuis l’automne dernier, Telenet bénéficie d’un délai de paiement de 360 jours des fournisseurs d’équipements de télécommunications, raison pour laquelle les sorties de liquidités réelles sont inférieures aux charges comptables.

Telenet ne verse plus de dividende depuis 2013. Le groupe a en effet affecté le cash-flow libre à la réduction de l’endettement et au financement des acquisitions. Mais sur les plans financier et opérationnel, les rachats de Base et SFR BeLux sont désormais digérés. Sur la base des cash-flows attendus, la dette du groupe, qui correspondait à 3,4 fois l’EBITDA à la fin du deuxième trimestre, retombera à 3,2 fois l’EBITDA d’ici la fin de l’année. Cela devrait créer des marges pour une reprise de la rémunération des actionnaires – qu’anticipent déjà les investisseurs. Sans doute en saura-t-on plus à ce propos lors de la publication des résultats annuels de 2017 en février de l’an prochain.

Conclusion

Avec un CA qui ne progresse plus depuis plusieurs trimestres, Telenet ne peut plus revendiquer le titre d’entreprise de croissance. Ce facteur est compensé par des acquisitions et des économies qui favorisent les marges. Malgré le manque de croissance, l’action continue de se négocier à proximité de son sommet historique. Compte tenu de la valorisation élevée (valeur d’entreprise de 9 fois l’EBITDA attendu) et de l’absence de croissance, nous maintenons notre conseil négatif.

Conseil : vendre

Risque : moyen

Rating : 3B

Paru sur initiedelabourse.be le 18 août

Telenet ne verse plus de dividende depuis 2013.

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