Plusieurs villes cherchent à freiner le développement d’Airbnb et d’autres sites de logement chez l’habitant. C’est le cas de New York, de Berlin et même, un peu, de Bruxelles. Le développement d’Airbnb a entraîné une double opposition. Celle des hôteliers, qui voient dans Airbnb un concurrent sérieux, et qui crient à la concurrence déloyale. Celle, aussi, des élus qui craignent que les propriétaires ne préfèrent louer à des voyageurs, nuit par nuit, un appartement, plutôt qu’à un habitant de la ville. Ainsi New York a instauré une règle interdisant la location d’un logement moins de 30 jours si le propriétaire n’y habite pas. Berlin a adopté une mesure similaire avec de fortes amendes à la clé. La Région de Bruxelles Capitale a aussi instauré en 2016 une ordonnance qui soumet le logement chez l’habitant, naguère libre, à une batterie de formalités administratives.
Airbnb cherche partout à éviter des confrontations telles qu’Uber a pu en connaître et a conclu des accords dans de nombreuses villes pour encadrer le logement chez l’habitant, en assurant par exemple lui-même la collecte des taxes locales (Chicago, Londres), à Shanghai, à La Nouvelle-Orléans, à Amsterdam. La tendance est à limiter Airbnb à de véritables locations chez l’habitant et à éviter les faux hôtels (les particuliers qui louent plusieurs logements). L’autre point délicat est l’opposition des propriétaires, qui refusent que leurs locataires sous-louent une chambre ou la totalité de leur logement pour quelques nuits. A Bruxelles, l’ordonnance oblige désormais les locataires à obtenir l’autorisation de leur propriétaire. Airbnb teste des compromis comme l’Airbnb Friendly Buildings Program. Lancé en 2016 aux Etats-Unis, ce programme pilote propose aux propriétaires d’immeubles et aux locataires de signer un addendum au contrat de bail visant à autoriser l’accueil via Airbnb dans le cadre de règles strictes (heures d’arrivée et de départ, etc.) et en échange de la cession d’une partie des gains au propriétaire.