Les secrets de l’Augusta National

L'Augusta National, un parcours d'une grande beauté mais d'une diabolique difficulté. © Getty Images

Pour le passionné de golf, le Masters est l’équivalent de Wimbledon pour l’amateur de tennis. C’est un rendez-vous sacré qui se déroule dans un lieu mythique. Le parcours d’Augusta National est unique. D’une fascinante beauté naturelle, il est pourtant d’une incroyable difficulté. Chaque trou porte le nom d’une fleur mais il y a des épines partout, un peu comme si le diable se cachait derrière la carte postale! Dessiné au début des années 1930 à l’initiative du champion Bobby Jones, le “championship course” géorgien a subi quelques retouches au fil des ans. Plusieurs trous ont été allongés. Mais il a toujours conservé son ADN initial et son âme. “Pour rendre une bonne carte, le joueur devra jouer le coup parfait sur chaque trou”, avait confié le créateur de l’endroit. La recette est toujours d’application. “Pour dompter ce terrain où les fairways sont souvent en dévers, il faut inventer des coups et des trajectoires. La force n’est pas le maître atout. Le défi technique et tactique est permanent”, résume Jérôme Theunis, coach de Thomas Pieters.

Avec l’évolution technologique du matériel et des balles, les champions modernes ont pris l’habitude de pulvériser les records de la plupart des parcours. Ils attaquent même souvent les greens des par 4 avec leur driver! Avec ses savants doglegs, l’Augusta National n’autorise pas ces fantaisies. Fût-il d’une autre époque, il se défend toujours avec ses propres armes: des fairways en pente balisés par des arbres centenaires, un relief accidenté sournois, des bunkers immaculés subtilement placés, des obstacles d’eau et de petits ruisseaux aux endroits stratégiques et, bien sûr, des greens rapides comme le marbre et illisibles comme des hiéroglyphes. Les pièges sont permanents, souvent invisibles. Rien n’est simple et rentrer une carte dans le par est déjà un petit exploit. “Augusta est très exigeant, ne pardonne pas la moindre erreur et récompense à la fois les joueurs patients, expérimentés et créatifs”, poursuit Jérôme Theunis.

Parcourir le palmarès du tournoi équivaut d’ailleurs à feuilleter le grand livre de l’histoire du golf. Tous les meilleurs joueurs du monde ont revêtu la légendaire green jacket qui récompense le vainqueur: de Jack Nicklaus (recordman des victoires avec six sacres) à Tiger Woods (cinq titres) en passant par Arnold Palmer, Gary Player, Tom Watson, Severiano Ballesteros, Bernhard Langer, Nick Faldo. Ces dernières années, des manieurs de balle comme Bubba Watson, Jordan Spieth, Sergio Garcia ou Patrick Reed ont également soulevé le trophée. Seule levée du Grand Chelem à se disputer chaque année sur le même parcours, le Masters n’est pas un tournoi comme les autres. C’est ce qui fait sa magie.

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