Les Dividend Aristocrats, toujours généreux
Grandes valeurs de l’indice S&P 500 dont le dividende augmente chaque année depuis 25 ans au moins, les Dividend Aristocrats se portent très bien.
Sur fond d’année boursière toujours morose (-20% pour le S&P 500, -30% pour le Nasdaq, en 10 mois), les aristo- crates du dividende américains se portent, relativement, très bien. Il s’agit des plus grandes actions du S&P 500 en termes de capitalisation boursière, qui n’ont cessé d’augmenter leurs dividendes ces 25 dernières années. Le S&P 500 Dividend Aristocrats compte actuellement 64 titres ; après une période assez calme, sa liste s’est étoffée, surtout depuis trois ans.
Entrées et sorties
L’indice a accueilli en 2022 l’assureur Brown & Brown (29e année de hausse) et le dis- tributeur de produits de grande consommation Church & Dwight (26e). En sont sortis, le géant des télécommunications AT&T (réduction du dividende) et la banque People’s United Financial (acquisition). Soit donc un total de 64 titres, dont le rendement moyen affichait fin octobre -7,4% pour l’exercice. Cette relativement bonne performance est à mettre au crédit de quelques grands noms, comme ExxonMobil et Chevron, qui se négocient à des sommets historiques.
Le fait que les Dividend Aristocrats résistent si bien cette année, après avoir bondi de 25,9% déjà en 2021, s’explique notamment par le degré élevé de prévisibilité de leurs dividendes, alors que les cours de Bourse fluctuent, eux, considérablement. Les aristocrates augmentent normalement systématiquement leur dividende, même quand les affaires ralentissent (cf. VF Corp), ce qui permet à l’investisseur de disposer de certitudes quand les choses vont mal, comme maintenant: l’évolution des cours finit tout simplement par suivre celle des dividendes.
Maints aristocrates relèvent de surcroît de secteurs pour lesquels les circonstances sont porteuses, dont ceux du pétrole et du gaz (+86,5% pour Exxon), la santé, les assurances, les biens de con- sommation durables, les matières premières, les services aux collectivités et la défense. A cela s’ajoute le fait que la tech, actuellement au plus bas, n’est que très faiblement pondérée au sein de l’indice (4,7%). A la différence de tant de valeurs technologiques qui chutent très lourdement cette année, la plupart des actions à croissance rapide, comme Meta, Alphabet ou Amazon, ne versent toujours pas de dividende. Plus aucune action ou presque, au sein du secteur, ne présente en outre d’historique décent. Il est probable que Microsoft, qui vient de relever son dividende pour la 20e année consécutive, devienne le prochain aristocrate technologique, mais pas avant 2028, donc.
Etat des lieux
Sur les 64 titres, 49 ont déjà augmenté leur dividende, dont, rien que fin octobre, AbbVie (+5%), Exxon (+3,4%) et, fait intéressant, les très grands perdants de l’année, comme VF Corp (+2%). Malgré la conjoncture, aucun ne songe à lever le pied. Les 15 autres aristocrates devraient en principe leur emboîter le pas sous peu.
La croissance est de 6,6% en moyenne en 2022. Les magasins de bricolage Lowe’s (+31%) sont les plus généreux, la chaîne de pharmacies Walgreens est la plus frugale (+0,5%). L’historique le plus solide est celui de l’industriel Dover (67e année, mais augmentation de 1% seulement). Le plus haut rendement en dividende est celui de VF Corp (7,2%), dont le cours a chuté de 60% depuis janvier. Les 64 aristocrates accordent actuellement un dividende de 2,6% en moyenne.
Selon un rapport récemment publié par S&P Dow Jones Indices, la croissance moyenne des dividendes américains au 3e trimestre a été de 8,5% (17,7 milliards de dollars) en glissement annuel. Malgré les relèvements de taux, l’inflation et la baisse des dépenses de consommation, 2022 devrait être une autre année record. S&P pronostique de nouvelles prouesses au 4e trimestre, et une hausse de 10% entre 2021 et 2022.
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