Le repli du cours est démesuré

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Au terme du troisième trimestre, Ontex a présenté des résultats inférieurs aux prévisions des analystes. L’an dernier, la croissance de cet important producteur d’articles d’hygiène personnelle pour bébés, femmes et seniors (langes, produits pour incontinents, etc.) s’était limitée à 0,2 %. Le chiffre d’affaires (CA) comparable a bel et bien augmenté cette année, mais la croissance a freiné. Sur les neuf premiers mois, celle-ci ressort à 4,9 % (5,2 % pour la période janvier-juin ; 6,6 % au deuxième trimestre). Au niveau du groupe, Ontex affiche après trois trimestres un CA en hausse de 19,9 % (c’est certes moins que le renchérissement de 22 % enregistré au premier semestre et celui de 20,9 % au deuxième trimestre), à 1,77 milliard d’euros. La progression est de 1,9 % inférieure au consensus.

Il y a neuf mois, Ontex a finalisé l’acquisition de la division Hygiène personnelle de la chaîne Hypermarcas (au prix de 286 millions d’euros, soit la valeur de l’entreprise), un acteur majeur du secteur des solutions hygiéniques dans le plus grand pays d’Amérique latine. Le rapport semestriel inclut dès lors les résultats de la division, rebaptisée Ontex Brésil.

En outre, le groupe a réussi l’intégration du groupe mexicain Grupo Mabe, grâce à laquelle il a accru son accès à de nouveaux marchés prometteurs, les Amériques. Le Mexique est le cinquième marché au monde pour les produits d’hygiène personnelle.

Bien qu’appréciable, la hausse du CA a déçu les attentes, ce qui a valu à Ontex d’être sanctionné en Bourse. Il en avait été ainsi après la publication des chiffres semestriels. L’évolution du bénéfice est, elle aussi, décevante. Le Rebitda ou cash-flow opérationnel lié aux activités ordinaires s’est élevé à 68,2 millions d’euros au troisième trimestre, alors que les analystes espéraient 70,4 millions d’euros. Ce qui suppose que la marge de Rebitda s’est effritée de 12,7 à 12,1 % sur les neuf premiers mois de l’année (et à 11,5 % au terme du troisième trimestre, contre 12,5 % au même moment en 2016). La hausse des coûts des matières premières, la guerre des prix au Brésil et les effets de change l’expliquent. La dette nette s’est par ailleurs alourdie, de 691,3 à 751,1 millions d’euros (+8,6 %), en raison de l’acquisition de la chaîne Hypermarcas.

Fondé par la famille Van Malderen, Ontex, qui avait déjà été coté entre 1998 et 2003, est revenu en Bourse en juin 2014. Jusque récemment, le groupe pouvait se targuer d’un parcours sans faute. La hausse du cours de l’action avait porté sa capitalisation à plus de deux milliards d’euros, ce qui lui a permis d’entrer dans l’indice Bel 20. C’est depuis le printemps 2016 que le groupe connaît des hauts et des bas. Son potentiel de croissance est cependant toujours important, compte tenu du recours croissant aux produits d’hygiène à usage unique observé dans les pays émergents, d’une part, et en Europe occidentale, d’autre part, où la population est vieillissante.

Conclusion

Nous sommes nous aussi mécontents de l’évolution du CA et des résultats relatifs au troisième trimestre d’Ontex. Mais nous considérons excessive la récente baisse de son cours. A moins de 15 fois le bénéfice escompté pour cette année et selon un rapport attendu entre la valeur d’entreprise (EV) et le cash-flow opérationnel de moins de 10, la valorisation d’Ontex est acceptable au regard de son profil de croissance. La décote par rapport au secteur augmente. Nous songeons dès lors à intégrer Ontex en portefeuille modèle.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Paru sur initiedelabourse.be le 15 novembre

Nous songeons à intégrer Ontex en portefeuille modèle.

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