Ne jamais enquêter sur sa propre histoire est une règle fondamentale qu’un flic se doit de respecter. Lorsqu’elle avait 10 ans, Grace Camp-bell a été enlevée et violée. Son bourreau n’a jamais été retrouvé. Vingt ans après, la policière retourne sur les traces de son douloureux passé. C’est le point de départ d’une enquête très sombre qui va s’enfoncer dans les milieux pédocriminels. Nicolas Beuglet nous livre un récit efficace et bien documenté, où il nous rappelle que la légende du joueur de flûte d’Hamelin, qui subjugue rats puis enfants, serait liée à la disparition inexpliquée au 13e siècle d’environ 130 enfants. L’auteur évoque aussi le sexologue allemand Helmut Kentler qui fit la promotion de la pédophilie entre la fin des années 1970 et le début 2000… On ne peut s’empêcher de penser à l’affaire Matzneff dont les écrits ont étalé la perversion pendant des décennies. Lorsque la fiction s’inspire de telles réalités, sa lecture en devient glaçante.
Nicolas Beuglet, Le passager sans visage, XO Editions, 368 pages, 19,90 euros.