Le divorce du siècle

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Le mariage du siècle entre Renault et Fiat Chrysler s’est mué en divorce du siècle. Face aux hésitations du gouvernement français, la famille Agnelli a décidé de retirer son offre.

La semaine dernière, dans la nuit de mercredi à jeudi, Fiat Chrysler Automobiles a décidé unilatéralement de retirer son offre de fusion avec Renault. Pourtant, face aux inquiétudes du gouvernement français avec, en tête, celles du ministre de l’Economie Bruno Le Maire, le groupe italo-américain avait fait des concessions notamment sur la préservation des emplois et des sites industriels français, sur une gouvernance équilibrée du nouvel ensemble et sur la participation au projet européen des batteries. Finalement, une seule condition émise au départ par Bruno Le Maire n’a pas été rencontrée mais elle est de taille : le soutien explicite de Nissan. Or, ce soutien, présenté comme acquis par Jean-Dominique Senard, le nouveau président de Renault, n’est pas entériné. Face à la complexité du dossier et les conséquences multiples de la fusion avec FCA sur l’alliance avec Renault, Nissan a demandé un délai. Ce qui a poussé le gouvernement français, lors du conseil d’administration de Renault de mercredi soir, à réclamer, lui aussi, un délai de cinq jours (afin de profiter de la visite de Bruno Le Maire au Japon) avant de se positionner. La goutte qui a fait déborder le vase de FCA. Sans Nissan, en effet, la fusion n’avait pas tellement de sens. Les constructeurs français et japonais ont, en effet, mis de nombreuses choses en commun, comme les programmes de développement, les plateformes et les technologies. Autant d’éléments qu’il fallait partager avec FCA.

Cet échec est un désaveu complet pour Jean-Dominique Senard mais aussi une catastrophe pour Renault. Depuis l’affaire Ghosn, rien ne va plus entre le constructeur français et Nissan. Et ce nouvel épisode (Nissan n’a été prévenu que très tard des négociations entre Senard et John Elkann, le président de FCA) après le projet de fusion avorté au mois d’avril ne fait rien pour réchauffer les relations franco-japonaises.

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