La tec version renouvelable

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Onze nouveaux bus hybrides

La société publique de transport de la Région wallonne entre dans une nouvelle ère. Depuis quelques semaines, la TEC a élargi sa flotte de véhicules de 11 bus flambant neufs. Circulant dans la ville de Namur et sa périphérie, ils ont la particularité de rouler grâce à une technologie hybride, qui permet notamment le passage à la propulsion 100 % électrique dans certaines conditions. D’ici 2019, ce sont près de 300 bus hybrides qui rouleront partout en Wallonie. ” Cela représente environ un sixième de nos bus actuellement en circulation. Il s’agit de la flotte la plus importante d’Europe, si on exclut le Royaume-Uni “, précise fièrement Stéphane Thiery, le porte-parole de la société de transport. Les 298 bus seront livrés par deux sociétés différentes : Volvo et Solaris, proposant deux technologies distinctes afin de répondre au mieux à l’hétérogénéité des trajets (urbains, semi urbains, inter-villages).

Expériences vertes multiples

La TEC n’en est pas à son coup d’essai en termes d’effort écologique. La société régionale table depuis plusieurs années déjà sur différents projets, afin de transporter plus proprement ses 179 millions de voyageurs annuels. ” Cela représente 118 millions de kilomètres parcourus. Sur une année, notre consommation s’élève à 34 millions de litres de diesel “, explique Stéphane Thiery. Plusieurs initiatives ont été lancées pour réduire ces chiffres avec plus ou moins de succès. En 2009, la société a ainsi lancé trois bus roulant au bioéthanol. Si les véhicules sont toujours en circulation, ce concept ne va pas se développer, du moins pour le moment. ” L’intérêt, en termes de réduction d’émission de CO2, est bien réel mais le coût de ces bus est encore trop important “, confie le responsable communication.

Un coût final identique

Avec un tel projet, mieux vaut ne pas se louper, surtout lorsqu’on connaît le prix d’un bus hybride. ” Les bus classiques diesel tournent autour des 220.000 euros/pièce. Pour un hybride il faut compter le double “, précise Stéphane Thiery. Toutefois, si l’investissement est lourd, le coût final reste identique, grâce aux économies en termes de consommation. ” Sur une durée de vie de 16 ans en moyenne, on aura récupéré le surcoût à l’achat du bus “. Le renouvellement se fera sur trois ans. ” Actuellement nous remplaçons en moyenne 110 bus chaque année, l’implantation des nouveaux véhicules sera donc proche de ce que nous faisons habituellement “, précise Stéphane Thiery. Pour financer le projet, le TEC a pu compter sur un soutien de la Région qui y gagne aussi. Le renouvellement permettra de soutenir l’engagement de la Wallonie, dans le cadre de l’accord de la COP 21, à réduire ses émissions de CO2. ” On obtient une baisse de 45 tonnes d’émission de CO2 par bus, ce qui est conséquent “, souligne le porte-parole de la société de transport. La TEC en a profité pour donner un petit coup de lifting à ses bus. Les nouveaux modèles disposent désormais, entre autres, de la climatisation intégrale et de chargeurs USB permettant aux voyageurs de recharger leurs smartphones.

Des ingénieurs bien au courant

La TEC a étudié avec soin les possibilités. Pour les responsables, la technologie est enfin aboutie pour se permettre une telle commande ” Aujourd’hui, l’électrique est devenu fiable. Il fallait absolument que ce soit le cas car, de par notre service, on ne peut pas se permettre d’avoir des pannes ou des retards à répétition “, confie le responsable communication du groupe. Pour trouver la bonne solution, la société a pu compter sur ses ingénieurs qui ont déjà pu se forger une solide expérience en la matière. En 2012, la société de transport a en effet décidé d’initier son propre projet de bus hybrides, en collaboration avec une spin-off de l’Université de Liège. Si le projet est resté au stade de prototype, l’expérience fut enrichissante pour les équipes de développement du TEC. Le prototype circule d’ailleurs toujours dans la région de Liège mais le passage à la production à grande échelle n’est pas envisagé. ” Le développement et la commercialisation d’un véhicule est une autre histoire. En tant que service de transport, cela s’éloignerait trop de notre activité. Ce n’était d’ailleurs pas le but recherché “, conclut Stéphane Thiery.

ARNAUD MARTIN

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