La rivière de l’oubli

© pg

En 1995, une lycéenne se fait assassiner dans une école privée de Chine du Nord. Les soupçons se concentrent sur son prof de chinois. Mais lui-même est à son tour assassiné. Dix ans plus tard, de nouveaux meurtres ciblent des personnes liées à cette affaire restée irrésolue. Le jeune surdoué Si Wang en est le précoce témoin, ou du moins n’est-il jamais loin du malheur. Mais comment un enfant pourrait-il commettre des actes aussi atroces ? Selon certaines croyances, les morts traversent la rivière de l’oubli sauf s’ils ont une vengeance à accomplir. Serait-on ici face à un assassin fantôme ? Le très pragmatique enquêteur Huang Hai a du mal à le croire. Surnommé le Stephen King chinois, Cai Jun, star du thriller de l’empire du Milieu, se voit traduit pour la première fois en français. Outre sa capacité à nouer habilement époques, son écriture nous dépayse du genre, dominé par les Anglo-Saxons, en insérant son enchaînement des crimes au coeur d’une Chine contemporaine fracturée socialement entre nouveaux tycoons rapidement déchus et classes modestes. Des réalités économiques dures et concrètes du capitalisme d’Etat, en coexistence avec des croyances traditionnelles – comme la réincarnation – profondément ancrées.

Cai Jun, ” La rivière de l’oubli “, XO éditions, 484 pages, 21,90 euros.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content