La révélation Daymé Arocena

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En 1997, la sortie de l’album Buena Vista Social Club relançait de spectaculaire manière l’intérêt pour la musique cubaine à l’international. Produits par l’Américain Ry Cooder, une douzaine de vétérans ¬ certains, comme le pianiste Ruben Gonzalez, déjà partis à la retraite ¬ célébraient avec faste le son cubain et le boléro. Deux ans plus tard, un documentaire signé Wim Wenders perpétuait cette nouvelle reconnaissance des talents cubains qui, mine de rien, a pu formater la perception que l’on en a encore en 2019. Mais la parution récente de l’album Sonocardiogram (chez N.E.W.S.) de la chanteuse Daymé Arocena semble remettre les compteurs tropicaux à zéro. Cette jeune femme, d’à peine 27 ans, possède un magistral talent vocal qui la situe entre Aretha Franklin et Celia Cruz. Mais pas seulement. L’utilisation particulière du chant, considéré comme instrument malléable, est couplée avec un format très libre dans l’écriture des compositions. Celles-ci sont larges, ouvertes, fruitées, océaniques, audacieuses. On a envie de s’y perdre, en compagnie de tout ce qui en dessine la substance : le jazz bien sûr, mais aussi la foule de rythmes de La Havane, dont cette santeria, cérémonieuse culture afro-cubaine importée des traditions yorubas de l’Afrique de l’Ouest. Le résultat, brillant, mène en toute logique à son tout prochain concert bruxellois.

En concert le 5 octobre à Flagey, www.flagey.be

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