La Main visible des marchés

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Ensemble des trucs et astuces qui tentent de faire vendre à un consommateur quelque chose qu’il ne désire pas forcément, le marketing a aussi bonne réputation que l’huile de foie de morue. C’est pourtant à cette “chose” que Thibault Le Texier a choisi de consacrer un ouvrage aussi volumineux que fouillé, présenté comme une “histoire critique du marketing”. Depuis les livres de cuisine du 19e siècle jusqu’aux derniers avatars du “branding”, il y traverse tous les aspects du concept. Une recherche impressionnante, dont ce docteur en économie tire une conclusion inattendue, obligeant à une remise en cause du réflexe trop facile faisant du marketing le bras armé d’un capitalisme monolithique. C’est même à une définition plus souple, plus labile et plus inquiète du pouvoir que Le Texier aboutit. Car ce que le marketing illustre, c’est à quel point a triomphé, avec le libre marché, une pensée politique qu’il faut, elle aussi, qualifier de “libérale” au sens anglo-saxon du terme, une politique où un rôle décisif est reconnu au consentement, au libre arbitre et à l’opinion.

Thibault Le Texier, “La Main visible des marchés”, éditions La Découverte, 656 pages, 26 euros.

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