La Flandre perd six hectares par jour

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Nulle part en Europe on ne bétonne aussi allègrement qu’en Flandre. Avec, pour champion, la commune de Hoogstraten au nord d’Anvers : depuis 10 ans, 815 m2 y disparaissent quotidiennement sous le béton. Soit quatre fois la moyenne régionale (201 m2 par jour et par commune). Portant sur la période 2005 à 2015, les chiffres évoqués ci-dessus restent d’actualité. Et sans mesures énergiques, la destruction d’espaces naturels continuera, avertit l’association de défense de l’environnement Natuurpunt. Officiellement, il existe en Flandre 80.000 hectares constructibles dont 22.500 peuvent encore être consommés en vertu du plan Betonstop qui deviendra effectif en 2040. Il en reste donc 57.500 à supprimer au plus vite avec indemnisation des propriétaires concernés. Ce qui, la matière étant sensible, n’est pas pour demain. Entre-temps, les bétonnières tournent sans répit. Notamment dans le Limbourg, où plus de la moitié des nouvelles constructions poussent dans des zones qui ne sont pas vraiment à conseiller puisque par exemple difficilement accessibles ou situées dans des zones inondables. Ou encore dans la province d’Anvers qui a englouti en 10 ans un quart de tout le béton coulé en Flandre. Pour Natuurpunt, qui insiste sur la responsabilité des pouvoirs locaux, une utilisation plus rationnelle de l’espace s’impose. Ce qui implique un retour vers les centres urbains ou les coeurs des villages, et l’arrêt de toute dispersion de l’habitat. Entre 1985 et 2015, le nombre d’habitants par hectare dans les communes flamandes est en effet tombé de 36 à 25 avec, à la clé, quantité de nuisances – par exemple les files de voitures – et des surcoûts récurrents en matière de fourniture d’eau, d’électricité, etc. Le phénomène touche toutes les provinces, sauf le Brabant flamand où la population s’est densifiée, notamment en raison de l’arrivée d’habitants venus de Bruxelles.

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