La filiale BICS grignote le chiffre d’affaires

© bi

Jusque récemment, dans le paysage belge des télécommunications, deux acteurs (Proximus et Telenet) se partageaient le segment des applications large bande comme Internet et la télévision numérique. Après la libéralisation du câble, Orange Belgium (anciennement Mobistar) est venu les rejoindre. Proximus souffre relativement moins de cette nouvelle concurrence, mais n’est évidemment pas tout à fait immunisé contre ses effets. Au troisième trimestre, le chiffre d’affaires (CA) de son marché domestique, à 1,1 milliard d’euros, est quasiment stable. Le CA du groupe, à 1,44 milliard d’euros, est en revanche de 3,2 % inférieur à celui de la même période un an plus tôt. Le repli constaté entre juillet et septembre est attribuable à la filiale internationale BICS. Cette société achemine les communications à l’international et gère le trafic de données d’opérateurs étrangers en échange d’une rémunération. Mais son CA suit une tendance structurellement baissière en raison, essentiellement, de la diminution du volume des communications vocales à la faveur des données mobiles. De plus, les revenus de BICS sont négociés en dollar (plus faible que l’euro). Au troisième trimestre, le CA de la filiale a encore fondu de 12,1 %, après un repli de 12,9 % au trimestre précédent. En vue de renverser la vapeur, Proximus a investi pour mieux équiper BICS : il a acquis deux sociétés cette année, spécialisées en cybersécurité.

Après trois trimestres, le CA du groupe, à 4,3 milliards de dollars, est de 1,8 % inférieur à celui de la même période l’an dernier. Sans considérer BICS, on note cependant une croissance de 1,1 %. Le bénéfice opérationnel ou Ebitda est ressorti à 464 millions d’euros, soit 2,2 % de moins qu’un an plus tôt. Outre l’Ebitda inférieur de BICS (-5 %), épinglons les revenus décevants de l’itinérance. Ces éléments ont été partiellement compensés par l’allègement des dépenses opérationnelles (-1,5 %). Au terme des neuf premiers mois, toutefois, l’Ebitda est de 1,7 % plus élevé qu’il y a un an. Le bénéfice net a reculé après trois trimestres de 3,3 %, à 385 millions d’euros, en raison de la hausse des dettes fiscales et des amortissements. En principe, Proximus devrait pouvoir tirer profit, à compter de l’an prochain, de l’abaissement annoncé de l’impôt des sociétés. La direction prévoit pour l’exercice 2017 une légère augmentation de son Ebitda. Le CA belge (sans BICS, donc) devrait demeurer stable.

Sur le plan opérationnel, Proximus ne se porte pas trop mal. Il compte 59.000 nouveaux abonnés à l’Internet depuis le début de l’année. Ses parts de marché se sont renforcées à 46,5 %. Le nombre d’abonnés à la télévision s’est accru de 4,8 %. Dans le segment mobile, Proximus a accueilli 5,3 % de clients supplémentaires (marché postpaid). Après neuf mois, le cash-flow libre, à 480 millions d’euros, est cependant inférieur, en rythme annuel (550 millions d’euros il y a un an). Le total des dividendes versés, à 326 millions d’euros, est inférieur également. Le dividende brut s’élèvera encore à 1,5 euro jusqu’en 2019. Enfin, la dette nette du groupe s’est allégée à 1,73 milliard d’euros, soit environ une fois l’Ebitda attendu.

Conclusion

La filiale BICS a comprimé le résultat du groupe pour le deuxième trimestre consécutif, mais cela ne saurait durer. Sur le plan opérationnel, rien n’a changé chez Proximus. Les perspectives pour l’exercice 2017 sont maintenues. Proximus n’est pas meilleur marché que ses pairs, mais son dividende confortable et stable séduira l’investisseur value.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Paru sur initiedelabourse.be le 10 novembre

Le dividende confortable et stable de Proximus séduira l’investisseur ” value “.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content