La direction tempère les attentes

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L’action du premier groupe minier au monde a légèrement décroché en raison de l’avertissement qu’a émis sa direction sur le risque de baisse des prix de matières premières et de ses conséquences. Selon BHP, les investissements chinois dans l’infrastructure ont augmenté de 17 % l’an dernier sous l’effet des mesures de relance mais cette croissance ralentira substantiellement cette année. La tonne de minerai de fer a gagné 80 % en 2016 et a atteint à la fin du mois dernier son plus haut niveau depuis l’été 2014. C’est principalement grâce à cette hausse du prix du minerai de fer que les bénéfices et cash-flows de groupes de matières premières comme BHP, Rio Tinto et Anglo American ont progressé de manière spectaculaire.

Outre le minerai de fer, BHP Billiton est également actif dans le pétrole, le gaz, le charbon et le cuivre. Au cours du premier semestre de l’exercice 2016-2017 (qui court de juin à décembre), le cash-flow opérationnel (EBITDA) a progressé de 65 %, à 9,9 milliards de dollars. Le bénéfice sous-jacent s’est établi à 3,24 milliards de dollars, en nette hausse par rapport à la même période, l’an dernier (412 millions de dollars). C’est aussi le meilleur résultat depuis le deuxième semestre 2014. Le net redressement du cours du pétrole a permis à la division Énergie de sortir du rouge. Le minerai de fer représente 42 % du bénéfice opérationnel sous-jacent. Il est suivi par l’énergie avec 20 %, et le charbon et le cuivre avec 18 % chacun. Selon les prévisions de BHP, le risque de baisse des prix à court terme concerne principalement le minerai de fer et le charbon. Pour notre part, nous ne voyons plus le pétrole et le cuivre retomber à leur plancher de 2016.

La dette nette s’élève désormais à 20,1 milliards de dollars. C’est 1,2 fois l’EBITDA, soit un taux d’endettement de 24,3 %. La poursuite de la réduction de sa dette reste une priorité pour BHP Billiton, mais elle l’empêche d’accroître les rémunérations des actionnaires de manière aussi généreuse que Rio Tinto, par exemple. Le groupe rachètera notamment un emprunt obligataire de 2,5 milliards de dollars cette année. Le dividende intermédiaire a été fixé à 0,40 dollar. Le taux de distribution s’établit ainsi à 66 % et représente un rendement de 3,3 % au cours actuel. C’est l’évolution du cash-flow qui déterminera la vitesse de la réduction de l’endettement. Le cash-flow libre a quintuplé au deuxième semestre, à près de 5 milliards de dollars, mais est resté légèrement en deçà des attentes, notamment en raison d’une hausse des dépenses d’investissements. Ces dernières augmenteront d’ailleurs à respectivement 5,6 et 6,3 milliards de dollars durant cet exercice et le suivant, en raison de la hausse des frais d’exploration dans la division Énergie.

Conclusion

Les résultats semestriels meilleurs que prévu ont été éclipsés par les doutes de la direction quant à une poursuite de la hausse du prix du minerai de fer. La plupart des actions du secteur ont déjà enregistré une belle progression depuis le plancher de l’an dernier. Parmi celles des grands groupes, nous préférons Rio Tinto, à la valorisation moins élevée – et ce groupe réduit plus rapidement sa dette. BHP reste digne d’achat, de préférence sur repli.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Paru sur initiedelabourse.be le 22 mars

LA RÉDUCTION DE SA DETTE RESTE UNE PRIORITÉ POUR BHP BILLITON.

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